La ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, n’a pu s’empêcher de rappeler le principal facteur à l’origine de l’explosion des recettes fiscales ces dernières années au Maroc. «Si je vous parle aujourd’hui sereinement de la croissance et de l’investissement, c’est parce que l’État a réussi à préserver ses finances publiques en améliorant la recette», a précisé l’argentière du royaume qui s’exprimait lors d’une conférence organisée hier, jeudi 17 juillet à Casablanca, à l’initiative de l’Association des Centraliens-Supelec.
Et d’expliquer: «Il y a eu beaucoup d’assises de la fiscalité, mais celles de 2019 ont été concluantes et ont débouché sur une réforme avec une loi-cadre. Notre gouvernement n’a fait qu’une chose: exécuter la loi-cadre. On avait cinq ans pour faire le travail. On l’a fait, de façon méthodique. D’abord l’IS, puis la TVA et l’IR».
«Personne ne s’attendait à une baisse aussi significative du taux de l’impôt sur les sociétés, ramené à 20 %. Et pourtant, dans le même temps, les recettes fiscales ont connu une progression remarquable, avec près de 100 milliards de dirhams supplémentaires collectés au cours des quatre dernières années. Cette dynamique s’est opérée dans un climat apaisé, avec une administration fiscale moins conflictuelle, tant vis-à-vis des entreprises que des citoyens. Il s’agit là d’une réforme majeure, car elle apporte de la visibilité et restaure la confiance. Surtout, elle constitue un levier essentiel pour le financement des grands chantiers structurants que le pays s’emploie actuellement à mettre en œuvre», poursuit-elle.
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Maintenant que le gouvernement a mis à exécution la loi-cadre dans les délais impartis (5 ans) et atteint tous les objectifs fixés en 2019 à Skhirat, la question se pose de savoir si de nouvelles assises de la fiscalité pourraient avoir lieu en 2026 avant les prochaines échéances électorales. «Je ne le recommanderais pas. Il faut prendre le recul nécessaire avant de penser à une nouvelle réforme», a ainsi réagi Nadia Fettah.
Pour rappel, les Assises de la fiscalité, organisées les 3 et 4 mai 2019 à Skhirat, avaient débouché sur une loi-cadre de programmation fiscale. Celle-ci trace la feuille de route de la réforme fiscale pour une période de cinq ans. «La programmation fiscale consiste à inscrire les futures lois de finances dans une trajectoire qui mène vers un objectif (taux) ciblé à un horizon de cinq ans. La justification ou la non justification d’une baisse des taux d’imposition sera dorénavant annexée aux projets de loi de finances», avait expliqué Mohamed Benchaâboun, alors ministre de l’Économie et des Finances, lors de son passage dans l’émission Grand Format-Le360, juste après la clôture des Assises de Skhirat.








