Les défaillances d’entreprises devraient davantage croitre au Maroc plus que dans le reste du monde. Dans son édition du jour, Les Inspirations ECO annonce un taux de 12% pour le Royaume contre 10% à l’échelle mondiale. "Une croissance à deux chiffres qui reste alarmante pour le pays qui a entamé sa relance économique dans le but de créer de la valeur et de l’emploi", analyse-t-il, assurant même que "le Maroc demeure un des principaux contributifs à l'augmentation des défaillances d'entreprises au niveau du continent africain". Effectivement, la croissance de défaillances ne serait en Afrique du Sud que de 4% pour l’année 2022.
Le quotidien soutient, par ailleurs, que les augmentations des défaillances d'entreprises en 2022 et 2023 pourraient être significatives pour les partenaires stratégiques du Maroc (Espagne, France, Allemagne, Italie, Inde, Brésil…) qui impacteraient ainsi mécaniquement la reprise économique dans le pays. A cela s'ajoutent la guerre en Ukraine et les mesures de confinement en Chine qui renforcent les pressions qui pèsent déjà sur la trésorerie des entreprises, et ce, dans le monde entier.
Ceci étant, le journal est optimiste pour 2023 puisqu'il est estimé que les défaillances au Maroc régressent de 4% contre une hausse de 5% pour l'Afrique du Sud. Les Inspirations ECO annonce les leviers à activer pour réduire les poches de fragilité qui poussent les entreprises marocaines à mettre la clé sous porte. A commencer par de conséquents efforts à fournir dans des domaines aussi variés que "la R&D, l'intégration des chaînes de valeur, la recherche de nouveaux débouchés, la lutte contre les surcapacités dans certains secteurs, le poids de la fiscalité, les problématiques de paiement interentreprises ou encore la lutte contre le commerce informel".
Il estime "que certains recours ponctuels à des financements en urgence pouvaient certes soulager la trésorerie des entreprises à un instant donné, mais que leur remboursement pouvait induire des problématiques très sérieuses par la suite". Cela n'empêchera pas que "les crédits aux entreprises devraient continuer à être octroyés selon la logique qui prévalait avant l’ère Covid, afin de ne pas obérer les chances des entreprises dans les années à venir, car les entreprises doivent de plus en plus apprendre à s'adapter à la nouvelle normalité".
Le quotidien conclut son propos par les facteurs de résilience. Il en évoque trois: le montant total des liquidités détenues par les entreprises cotées était 30% supérieur au niveau observé en 2019, le nombre limité d’entreprises fragiles en Europe, particulièrement en Italie (de 11% en 2020 à 7% en 2021) et en France (de 15% à 12%) ainsi que la confirmation que les entreprises cotées au T1 2022 ont été en mesure de répercuter la hausse des coûts sur les prix de vente.