Les exportations marocaines de services numériques et d’outsourcing confirment leur rôle moteur dans la nouvelle économie du Royaume. D’après les données préliminaires de l’Office des Changes, les recettes générées par le secteur ont atteint 13,4 milliards de dirhams au premier semestre 2025, contre 12,9 milliards de dirhams à la même période de 2024. Une progression de 3,5% qui témoigne de l’attractivité du digital «made in Morocco».
Un secteur en mutation
En 2024, les exportations de l’économie numérique et de l’outsourcing se sont établies à 26,2 milliards de dirhams, en légère hausse de 0,2% par rapport à 2023. Si la croissance semble modérée, elle s’inscrit dans un contexte mondial marqué par le ralentissement des services IT et la concurrence accrue sur le marché de l’externalisation. Le Maroc parvient malgré tout à maintenir le cap, soutenu par la montée en gamme de ses offres et la diversification de ses marchés.
Les services informatiques dominent, les centres d’appels suivent
Le détail des performances sectorielles révèle la prééminence des services informatiques et technologiques (ITO), qui concentrent 40,3% des exportations. Juste derrière, les services de gestion de la relation client (CRM) -essentiellement les centres d’appels- représentent 37,4%.

Les services d’ingénierie (ESO) tirent également leur épingle du jeu, avec 13,2%, tandis que le Business Process Outsourcing (BPO) capte 8,9% du marché. Le Knowledge Process Outsourcing (KPO), segment encore émergent, ne pèse pour l’instant que 0,2%.
Les services d’ingénierie et le BPO en forte progression
Cette tendance globale masque toutefois des évolutions contrastées selon les segments. Les services d’ingénierie (ESO) continuent leur montée en puissance, avec des recettes qui sont passées de 3,23 milliards de dirhams en 2023 à 3,46 milliards en 2024, soit une hausse de 7,1%. Ce dynamisme traduit la valorisation croissante du savoir-faire marocain dans les métiers de la conception, de la maintenance et de l’ingénierie numérique.
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De leur côté, les activités de Business Process Outsourcing (BPO) -qui couvrent l’externalisation des processus administratifs et de gestion- affichent la progression la plus marquée, en bondissant de 16,9%, à 2,33 milliards de dirhams. Cette performance confirme l’attractivité du Maroc comme destination privilégiée pour les services externalisés à forte intensité humaine et technologique.
Cap sur «Digital Morocco 2030»
Cette évolution s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale «Digital Morocco 2030», qui vise à renforcer la compétitivité du Royaume sur la scène numérique mondiale. L’objectif est clair: faire du Maroc un véritable hub régional du digital et de l’outsourcing, capable d’attirer les grands donneurs d’ordre internationaux. À la lumière des performances enregistrées ces dernières années, le pays semble en bonne voie pour concrétiser cette ambition.







