La sonnette d’alarme a été tirée par le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui. Son département enregistre un volume anormalement élevé de demandes de départs à la retraite anticipée et de démissions. En fin de semaine dernière, le ministre a adressé une circulaire à l’inspecteur général par intérim de l’Enseignement supérieur, à la directrice du Centre national pour la recherche scientifique et technique et à d’autres responsables, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du 11 octobre.
Selon cette note, «le nombre important de demandes reçues soulève un problème majeur pour le ministère qui aura, en cas d'approbation, un manque considérable en enseignants-chercheurs et fonctionnaires». «Le départ massif des cadres du département aura aussi un impact sur la qualité de l’encadrement pédagogique et administratif des étudiants», s'inquiète Miraoui.
Afin de rationaliser la gestion des demandes de démission et de départ volontaire à la retraite et pour éviter que cela n’ait un impact sur la qualité de l’encadrement pédagogique et administratif, le ministre appelle les différents cadres de son département à «faire valoir l’intérêt général lors du traitement de ces demandes et de ne les approuver qu’en cas de force majeure».
Cette vague de départs intervient alors que le ministère est sur le point de mettre en œuvre son Plan national d'accélération de la transformation de l'écosystème de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation. Un chantier qui nécessite la mobilisation de tous, indique Miraoui.
A préciser qu’une hausse des salaires des enseignants est prévue avant fin 2022. Un accord devrait être signé en décembre pour une mise en œuvre en 2023. Le bureau national du Syndicat marocain de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a été reçu par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, le 7 octobre dernier. Le secrétaire général dudit syndicat a insisté à l’occasion sur la réforme du statut des enseignants et sur une révision «substantielle et régulière de la rémunération de toutes les catégories d’enseignants-chercheurs», lit-on.
Également pointés, la dégradation des conditions de vie et de travail de ces enseignants. «D’où le manque d’attractivité» de la profession. Le chef de l’Exécutif a promis d’accélérer la cadence des rencontres avec l’organisation syndicale pour aboutir à un nouveau statut.