Avec des usines mises à l'arrêt pendant plusieurs semaines, des commerces et restaurants fermés, des quartiers d'affaires entièrement désertés des cols blancs, le Grand confinement, entamé mi-mars aux Etats-Unis, a arrêté en pleine course une économie en bonne santé.
Des millions d'Américains ont perdu leur emploi et sont toujours au chômage dans un marché du travail sinistré.
Après avoir reculé de 5% au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a enregistré une chute historique au deuxième trimestre.
La première estimation de l'administration Trump sera publiée ce jeudi, et le chiffre s'annonce vertigineux: entre -35%, selon un consensus d'analystes, et -37%, selon le Fonds monétaire international (FMI).
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Quelle qu'elle soit, il s'agira "de loin (de) la plus forte des baisses trimestrielles, qui remontent à 1947", selon Ben Herzon, économiste pour le cabinet IHS Markit, qui table sur une baisse de 35,3%.
A titre de comparaison, "le pire trimestre de la Grande Récession a été le quatrième trimestre de 2008, lorsque le PIB réel s'est contracté de 8,4% en rythme annuel", a-t-il ajouté.
Pour l'ensemble de l'année 2020, la baisse attendue est de - 6,5%, avant un rebond de 5% en 2021 et une croissance plus modeste (3,5%) l'année suivante, selon les prévisions publiées début juin par la Banque centrale américaine.
Le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, la voit à 20% pour les troisième et quatrième trimestres 2020.
L'activité a été réduite au minimum dans le pays en avril, mais a commencé à repartir progressivement, Etat par Etat, à partir de mai.
Immobilier, ventes au détail, automobile... La première économie a rebondi au mois de juin.
Mais la recrudescence de cas de Covid-19 dans le pays, notamment dans le sud et l'ouest, à partir de fin juin, a poussé une large partie du pays à mettre un frein à la réouverture, voire à reconfiner partiellement.
Conséquence directe: les nouvelles inscriptions au chômage ont enregistré mi-juillet leur première hausse depuis la fin du mois de mars.
Les chiffres de la semaine dernière seront également publiés ce même jeudi, et montreront s'il s'agissait d'une augmentation isolée ou bien le début d'une tendance de fond.
A moins de 100 jours de l'élection présidentielle, Donald Trump, qui brigue un second mandat à la Maison Blanche, mise beaucoup sur le rebond de l'économie.
Il s'est posé en victime de critiques jugées injustes sur sa gestion de la pandémie, qui a fait plus de 150.000 morts aux Etats-Unis, de loin le pays le plus touché.
"Cette pandémie est le plus grand choc pour l'économie américaine de mémoire humaine", passant "du plus bas niveau de chômage en 50 ans, aux plus hauts niveaux depuis 90 ans, et cela en deux mois", a souligné mercredi le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell.
L'institution, qui a sans surprise maintenu mercredi ses taux au plus bas, à zéro, a rappelé qu'elle soutiendrait aussi longtemps que nécessaire l'économie américaine.
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Mais elle a aussi pressé le gouvernement à aider financièrement les entreprises et les ménages qui peinent à sortir la tête de cette crise.
D'autant que, a souligné Jerome Powell, la crise "n'a pas équitablement touché tous les Américains (...) la hausse du chômage a été particulièrement virulente pour les travailleurs à faibles revenus, les femmes, et pour les Afro-Américains et les Hispaniques".
Contrôler le virus est une condition sine qua non pour une véritable reprise, a-t-il encore souligné. Pour l'heure, la flambée des contaminations freine l'activité depuis la fin du mois de juin.