Profitant d’un contexte marqué par la hausse des prix des intrants sur le marché international et par la reprise de la demande sur le marché de la construction, Sonasid a réalisé à fin 2021 un résultat net de 150 millions de dirhams, en progression de 130 millions de dirhams par rapport à l’exercice précédent. Le chiffre d'affaires consolidé du groupe s’est élevé quant à lui à 4,41 milliards de dirhams en 2021, en croissance de 42% par rapport à 2020.
Le RNPG consolidé de Sonasid est passé d’un déficit de -28 millions de dirhams en 2020 à 108 millions de dirhams cette année. L’EBITDA consolidé du groupe sur la période ressort pour sa part à 315 millions de dirhams en progression de 167% par rapport à 2020.
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Tourné vers l’international, le groupe ambitionne désormais d’augmenter ses exportations notamment vers le marché nord-américain ou encore vers l’Afrique dès la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).
Le directeur général du groupe a ainsi fait savoir lors de cette rencontre avec les journalistes que 80% de la production de Sonasid en fibre d’acier en 2022 sera destinée ver le marché nord-américain, notant que le groupe attend avec impatience la mise en place de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF) qui va permettre d’exporter vers le marché africain qui représente jusqu’à 8 millions de tonnes. «Le marché africain est à notre disposition et grâce à la ZLECAF nous pourrions être plus compétitifs par rapport à la concurrence de la Turquie ou de la Chine», a précisé Ismail Akalay.
Taxe verte: une aubaineAlors que l’Europe s’apprête à mettre en place une taxe verte sur ses importations d’acier à horizon 2026, Ismail Akalay y voit une grande opportunité pour Sonasid pour se positionner sur ce marché. 85% de sa production d’acier étant déjà décarbonisée.
«Aujourd’hui nous produisons de l’acier à 85% à l’énergie verte, nous avons un projet en cours de construction d’une station photovoltaïque à Nador qui va nous permettre d’atteindre les 100% d’énergie verte en 2023, nous sommes donc bien armés pour pouvoir intégrer le marché européen sans payer la taxe verte. Nous pouvons être plus compétitifs par rapport à de nombreux sidérurgistes européens qui ne disposent pas encore de ce mix énergétique. Nous faisons déjà aujourd’hui une économie de 200 milles tonnes de CO2 par année», a-t-il souligné.
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Sur le volet de l’innovation, le directeur général du groupe a annoncé à cette occasion le lancement cette année d’un laboratoire de recherche pour le développement de nouveaux produits à forte valeur ajoutée notamment du fibre d’acier destiné essentiellement à l’export. «Nous commencerons au 4e trimestre de cette année la production de fibre d’acier, dans l’usine de Nador, c’est un produit très apprécié par les marchés nord-américains et européens».
Ce centre de R&D permettra d’accompagner les unités de production en termes de qualité et de processus mais aussi pour développer de nouveaux produits à forte valeur ajoutée. «Nous nous sommes fixés comme objectif de doubler notre EBITDA à horizon 2026. Nous allons mettre sur le marché marocain mais aussi international des aciers spéciaux tel que l’acier précontraint ou l’acier ductile utilisé dans les zones sismiques», a conclu Ismail Akalay.