De l’autoroute électrique de 1.400 km d’une capacité de 3 Gw, aux prochains investissements colossaux dans l’hydrogène vert, en passant par la sécurisation du stockage des EneR et le projet structurant du gazoduc Maroc-Nigéria... C’est ainsi que le Maroc se prépare à profiter de l’énorme potentiel des différentes énergies vertes afin de répondre aux enjeux de la décarbonation de l’économie mondiale.
La Vie Éco a repris les principaux messages d’une conférence qui a eu lieu ce mardi 19 décembre 2023 à Casablanca, «Accélération de la transition bas carbone au Maroc», organisée par la Fédération de l’Énergie, et le groupe Engie.
Une rencontre caractérisée par les nombreuses annonces des personnes qui y ont assisté, comme Kamal Htoute, le directeur en charge de la stratégie et de la planification à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), qui a révélé à l’assistance que les capacités déjà installées, éoliennes et solaires, devraient atteindre 8.000 Mw d’ici 2030, dépassant les objectifs tracés par la stratégie nationale énergétique.
En plus des énergies issues de la captation des rayonnements du soleil, des violentes bourrasques ou des douces brises, l’exploitation des ressources hydrauliques devraient aussi se renforcer dans le mix énergétique national, «de même que la biomasse», a-t-il précisé.
«Le Maroc dispose déjà d’une longueur d’avance dans l’hydraulique avec plusieurs STEP qui sont aujourd’hui opérationnelles. Une station sera inaugurée prochainement et deux autres sont en cours de développement», a aussi expliqué un autre participant à cette conférence, Samir Rachidi, directeur général de l’Institut de recherches en énergie solaire et en énergies nouvelles (Iresen).
Samir Rachidi a expliqué que «les capacités potentielles du Maroc en [termes de] production électrique à partir de l’hydraulique est de 10 Gw, c’est dire toute l’importance de cette source d’énergie dans le mix national».
Concernant «l’épineuse problématique de l’intermittence des énergies renouvelables, le Maroc misera sur le gaz naturel», a-t-il assuré, car «plusieurs leviers seront déployés pour juguler cette intermittence», avec des centrales fonctionnant au gaz naturel, par une reconversion en premier lieu de celles qui fonctionnent en étant actuellement alimentées au fuel.
«D’ici 2030, le pays devra disposer d’une capacité électrique de 2.000 Mw fonctionnant au gaz naturel, sans oublier les centrales électriques à cycle combiné, destinées principalement à l’industrie et au chauffage résidentiel», écrit La Vie Éco.
Le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) devra également tenir un rôle stratégique dans ce déploiement à venir. Firdaous El Ghazi, responsable des études techniques midstream à l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) a annoncé que le Maroc et l’Espagne travaillaient actuellement à «renforcer considérablement les flux acheminés via ce gazoduc».
Concernant les énergies vertes, le Maroc s’apprête à lancer, dans les prochaines semaines, sa propre «Offre de l’hydrogène vert» et l’Iresen poursuit justement ses travaux de recherches à ce propos. «On travaille avec l’Université Mohammed VI Polytechnique sur un troisième projet pilote pour l’hydrogène vert, ainsi que sur le développement d’un carburant vert», a lancé Samir Rachidi à l’assistance.