Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, vient de présenter, devant les deux Chambres du Parlement, son bilan à mi-mandat. Le magazine Finances News Hebdo retient «un monologue d’autosatisfaction».
«L’évaluation objective de l’action gouvernementale impose de faire une analyse sous deux angles: social et économique», nuance l’hebdomadaire. Le gouvernement se targue d’avoir accompli des réalisations sociales, notamment les aides sociales directes. Mais «tous ces chantiers sociaux structurants sont des initiatives royales visionnaires, le Souverain ayant, depuis son accession au Trône, inscrit son règne dans une dynamique de transformation sociale profonde qui place le développement humain et social au cœur de son action», souligne l’hebdomadaire.
La généralisation de la protection sociale, l’aide sociale directe et l’aide au logement consolident les piliers de l’Etat social et viennent renforcer cet engagement royal sans précédent envers les citoyens marocains les plus vulnérables. Le gouvernement Akhannouch n’est pas l’architecte de la révolution sociale que connaît le Maroc.
L’évolution des agrégats économiques est le prisme sous lequel il faut apprécier le bilan d’Akhannouch depuis octobre 2021, date à laquelle il a pris les commande. Si l’inflation s’achemine globalement vers son niveau normatif, à la faveur, on en convient, des différentes mesures gouvernementales prises pour contenir la hausse des prix, mais également de la politique monétaire initiée par la Banque centrale, certains indicateurs présentent des profils moins reluisants.
«Nous en avons choisi deux: la croissance et le taux de chômage. Après 1,3% en 2022, la croissance économique devrait se situer autour de 2,9% en 2023; des chiffres très modestes, bien loin des ambitions affichées par le nouveau modèle de développement», constate Finances News.
Cette croissance molle rend la création de nouveaux postes de travail très difficile. Entre 2021 et 2022, l’économie nationale a perdu au total 24.000 postes d’emploi. Le taux de chômage au niveau national s’est ainsi amélioré, passant de 12,3% à 11,8% d’une année à l’autre. Il s’agit d’un effet rattrapage après l’hécatombe subie par le Royaume entre 2020 et 2021, période durant laquelle l’économie nationale avait perdu des dizaines de milliers d’emplois.
Entre 2022 et 2023, le taux de chômage s’est aggravé, passant de 11,8% à 13%, avec 157.000 postes d’emploi perdus. Mais que nous avait promis le patron du Rassemblement national des indépendants (RNI) et actuel chef du gouvernement? La création d’un million de postes d’emploi net sur le quinquennat, soit 200.000 emplois par an. Deux ans et demi après sa prise de fonction, nous en sommes bien loin.