Économie marocaine: un déficit commercial en hausse, mais des moteurs d’attractivité résilients

Malgré l’aggravation de son déficit commercial, le Maroc parvient à en atténuer l’impact grâce à un afflux constant d’investissements étrangers et à la robustesse de son secteur touristique.

Revue de presseMalgré un déséquilibre croissant de sa balance commerciale, le Maroc parvient à amortir le choc grâce à un afflux soutenu d’investissements étrangers et à une performance touristique solide, révélant une économie aux contrastes marqués. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Économiste.

Le 31/07/2025 à 21h14

Le déficit commercial du Maroc s’est creusé pour atteindre 161,86 milliards de dirhams à fin juin 2025, enregistrant une hausse de 18,4% en un an. Cette aggravation est alimentée par une progression des importations de 8,9%, qui culminent à 398,04 milliards de dirhams, alors que les exportations n’ont crû que de 3,1%, à 236,17 milliards de dirhams.

Résultat, indique le quotidien L’Économiste dans son édition du vendredi 1er août, le taux de couverture s’est érodé de 3,3 points pour s’établir à 59,3%, illustrant la persistance du déséquilibre entre achats et ventes à l’international. Cette situation met en évidence la nécessité de dynamiser la production locale et d’améliorer la compétitivité des exportations.

Cette poussée des importations s’explique notamment par la forte hausse des produits bruts, des équipements finis et des biens de consommation. À titre d’exemple, les achats de produits bruts ont bondi de 29,3% pour atteindre 21,15 milliards de dirhams, tandis que les importations de produits finis d’équipement et de consommation ont progressé respectivement de 14,9% et 13,3%.

L’alimentaire et les demi-produits enregistrent également une croissance soutenue, ce qui traduit une dépendance accrue aux marchés extérieurs pour couvrir des besoins essentiels.

Seul soulagement, lit-on, la facture énergétique s’est allégée de 7,4%, pour s’établir à 53,04 milliards de dirhams, principalement en raison de la baisse des prix des approvisionnements en gasoil et fuel-oil, même si les quantités importées ont légèrement augmenté.

Côté exportations, la performance est contrastée. Les phosphates et leurs dérivés tirent leur épingle du jeu avec une hausse de 18,9% à 46,56 milliards de dirhams.

L’aéronautique suit une trajectoire ascendante (+8,8% à 14,13 milliards), tout comme l’agriculture et l’agroalimentaire (+3,2% à 48,54 milliards). Ces secteurs confirment leur rôle de locomotives pour l’économie nationale. À l’inverse, des filières clés connaissent un repli préoccupant.

Le textile et le cuir accusent une baisse de 4%, l’automobile recule de 3,6% et l’électronique perd 7,8%. Autant de signaux qui rappellent l’urgence de diversifier et de renforcer la compétitivité des industries exportatrices.

«Le tourisme, lui, continue de porter haut les couleurs du pays», relève L’Économiste. Sur les six premiers mois de l’année, les recettes touristiques ont dépassé 53,96 milliards de dirhams, en hausse de 9,6% sur un an. Après déduction des dépenses, le solde net de la balance Voyages s’établit à plus de 38,45 milliards de dirhams, en amélioration de 10,2%, confirmant la place stratégique de ce secteur dans l’équilibre des comptes extérieurs.

En revanche, les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger se sont légèrement contractés de 2,6%, pour s’établir à 55,86 milliards de dirhams.

Le Maroc continue également de séduire les investisseurs étrangers. Les flux nets d’investissements directs étrangers se sont envolés de 59,7%, atteignant 16,8 milliards de dirhams, un signe de confiance envers l’économie du Royaume. Les entreprises marocaines poursuivent également leur expansion hors frontières, avec une progression de 30,3% des investissements directs à l’étranger, malgré une baisse des recettes issues des cessions.

Face à ces indicateurs contrastés, l’enjeu pour le Maroc sera de capitaliser sur ses atouts, phosphates, tourisme, aéronautique, tout en comblant ses faiblesses structurelles pour réduire sa dépendance aux importations et soutenir durablement sa balance commerciale.

Par La Rédaction
Le 31/07/2025 à 21h14