Alors que la facture énergétique du royaume poursuit son repli, le déficit commercial ne s’en allège pas pour autant. Les données des échanges extérieurs sur le premier trimestre confirment en effet la tendance observée depuis janvier dernier, à savoir un creusement de 5,5% du déficit commercial qui atteint 37,5 milliards de dirhams.
En d’autres termes, sur les trois premiers mois de l’année, l’écart entre les importations et les exportations s’est renforcé de 1,9 milliard de dirhams.
Cette situation a de quoi surprendre. Il était en effet attendu que le niveau du déficit commercial se stabilise à son niveau de 2015, à défaut de se réduire, en raison principalement de la tendance observée au niveau des cours des matières premières à l’international et qui reste globalement bien orientée.
D’ailleurs, le Maroc en a bien tiré profit puisque les données de l’Office des changes rapportent un allégement de la facture énergétique de l’ordre de 31,5% à 11,2 milliards de dirhams à fin mars 2016.
Et pourtant, cela n’a pas suffi à éviter un creusement du déficit commercial, à cause des importations de produits de consommation qui croissent plus rapidement que les exportations.
C’est le cas d’abord des céréales. Avec une récolte qui s’annonce faible pour cette saison agricole, les opérateurs nationaux ont déjà anticipé pour assurer leur approvisionnement, avec des importations qui ont augmenté de 10,5% au premier trimestre. Ceci a eu pour conséquence de raffermir la valeur globale des importations de produits alimentaires de 6,9% à 11,1 milliards de dirhams.
Hormis les céréales, on notera également cette ascension fulgurante des importations de véhicules. Avec un marché de l’automobile qui connaît un début d’année exceptionnel, dont une augmentation de plus de 20% des ventes, les importations des voitures de tourisme ont augmenté de 54,8% durant ce premier trimestre pour atteindre les 3,3 milliards de dirhams.
Les importations de demi-produits tels que le fer ou l’acier, et des biens finis d’équipement comme les pièces détachées de véhicules industriels, ont également connu des hausses à deux chiffres.
En parallèle, la croissance des exportations du royaume a été freinée par la baisse de près de 5% des exportations de phosphates, au moment où les nouveaux métiers mondiaux ont maintenu leur trend haussier. Les exportations du secteur automobile ont en effet augmenté de 10% pour s’établir à 13,6 milliards de dirhams, alors que celles de l’aéronautique et de l’électronique ont augmenté, respectivement, de 6,1% et de 6,9%.