Les informations qui parviennent des commissions du dialogue social n’augurent rien de bon. C’est ce qu’on peut lire dans Aujourd’hui le Maroc, daté du 29 mars. Le quotidien explique que le blocage concerne principalement la hausse des salaires. Alors que les syndicats font de cette hausse une condition sine qua non avant tout accord, le gouvernement a, lui, déjà fait ses calculs avec une marge de manœuvre assez réduite.
L’Exécutif a imaginé l’impact financier selon trois scénarios en cas d’accord sur le budget, en prenant en compte toutes les revendications syndicales. Le premier scénario évalue l'impact budgétaire à plus de 35 milliards de dirhams. Le deuxième scénario coûterait, lui, la bagatelle de 28 milliards de dirhams alors que le troisième scénario dégagerait un coût supplémentaire pour l’Etat de 14 milliards de dirhams. Le hic, c’est que les deux premiers scénarios sont considérés comme la ligne rouge à ne pas franchir pour ne pas déséquilibrer les finances du pays. Et même le troisième scénario serait difficilement supportable.
Le gouvernement sait qu’il va falloir, coûte que coûte, lâcher du lest face aux syndicats afin de trouver un accord avant le 1er mai. L’Exécutif a dégainé une offre consistant à augmenter les salaires des catégories inférieures dans la fonction publique (moins de 5500 dirhams). Le but est de réduire les écarts entre les salaires dans l’administration. Reste à savoir si les commissions thématiques créées à l’issue du premier round du dialogue social vont parvenir à dépasser les divergences.