Le montant a de quoi donner le tournis. Pour financer son plan global de développement, soit le Plan Rail Maroc, l’ONCF (Office national des chemins de fers) doit chercher des financements s’élevant à 400 milliards de dirhams. L’affirmation est du ministre du Transport, Mohammed Abdeljalil, qui s’exprimait lundi 2 janvier devant la Chambre des représentants.
Le tout est de savoir comment financer un projet aussi ambitieux. C’est la question à laquelle le quotidien Les Inspirations Eco tente de répondre dans son édition du mercredi 4 janvier. Mohamed Abdeljalil a donné quelques pistes basées sur le partenariat public-privé, outre l’implication des collectivités territoriales.
Le recours aux PPP n’est pas une nouveauté, «puisque la mise en place de la ligne LGV Tanger-Casablanca a connu la participation de plusieurs bailleurs de fonds internationaux, combinée à l’apport du Fonds Hassan II de développement économique et social», relève le quotidien Les Inspirations Eco. La nouveauté, et au vu des enjeux financiers, est que «le Maroc pourrait aussi attirer les institutions financières internationales, avec lesquelles il entretient de bonnes relations», affirme un expert dans le domaine financier cité par le quotidien. Autre piste, le recours au marché financier, en l’occurrence celui des OPCI (Organismes de placement collectif immobilier).
Le jeu en vaut la chandelle. Le plan ferroviaire de l’ONCF comprend 1.300 km de lignes à grande vitesse, qui relieront, d’une part, Tanger à Agadir, et, de l’autre, Oujda à Rabat, outre 3.800 km de lignes à moyenne vitesse. Ces différents projets permettront de relier 43 villes marocaines au lieu de 23 actuellement, et assureront également l’accès au transport ferroviaire à 87% de la population, contre 51% actuellement.
L’objectif ultime de ce projet est de desservir l’ensemble du territoire national et d’accompagner la croissance économique du pays et les besoins anticipés pour le transport de voyageurs. «Le Plan Rail Maroc 2040 est un schéma directeur de long terme portant sur le développement, à l’horizon 2040, du réseau ferré national dans ses différentes composantes. Il prend en compte la cartographie des besoins de transport futurs, déclinés en besoins de services ferroviaires puis en banque de projets», indique Les Inspirations Eco.
Construites autour de centres régionaux érigés en hubs, connectés entre eux à l’intérieur de corridors de déplacement par des TGV, des trains régionaux et navettes, la stratégie assurera un maillage dense du Royaume et participera de manière décisive aux politiques d’aménagement des territoires. Au vu du succès de la ligne grande vitesse Tanger-Casablanca, autant dire que c’est l’avenir du pays que le plan participera à dessiner.