Pas moins de 25,5 milliards de dirhams pourraient être mobilisés par le Trésor, au cours de l’année 2016, auprès des bailleurs de fonds étrangers. C’est le plafond autorisé par le projet de loi de finances, actuellement en discussion au Parlement. Mais si cette ligne de crédit est utilisée, il y a de fortes chances que les emprunts se feront en dollars. C’est ce que nous apprend “L’Economiste” dans son édition du mercredi 4 novembre.
Le choix d’une dette en billet vert est la conséquence directe de la modification du panier de cotation du dirham, opérée en avril dernier. «Le poids de l’euro a été ramené de 80 à 60% et celui du dollar a été relevé de 20 à 40%», rappelle le quotidien. La structure de la dette par devises doit donc se rapprocher le plus possible de cette physionomie pour limiter le risque de change. En effet, jusqu’à fin juin, plus de 75% de l’encours de la dette extérieure était libellé en euros, or des variations excessives des devises peuvent alourdir les charges.
Cela dit, le Trésor ne pourra pas opérer une migration rapide vers la configuration du nouveau panier du dirham car elle aura un coût important. «Les opérations de swap vont renchérir le coût de la dette en raison des primes de swap à payer et du relèvement des taux d’intérêt», analyse à ce propos le ministre des Finances. Mais son département laisse la porte ouverte à des opérations de changement de devises de la dette, si celles-ci s’avèrent nécessaires.
Pour la dette interne, la question du risque de change ne se pose pas. Mais des opérations d’échanges de bons du Trésor sont fréquemment menées par le département des Finances. Sept opérations ont été d’ailleurs réalisées entre janvier et juin 2015 et ont permis une économie de 47 millions de dirhams sur les charges d’intérêts. Mais le montant reste insignifiant en comparaison avec la charge globale de la dette intérieure qui se chiffre à 22 milliards de dirhams.