Il n'existe aucune solution miracle pour éviter les défauts de paiement, soutient L’Economiste dans son édition de ce jeudi 7 avril. «Les défaillances ont touché plus de 5.800 entreprises en 2015, soit une progression de 15%», révèle le journal. Mais le plus préoccupant est que la tendance se confirme surtout au niveau des TPE, «premières victimes des retards de paiement». Elles doivent ainsi jongler avec le financement du déséquilibre entre les délais client et fournisseur et les réticences des banques à accorder des dépassements des lignes de découvert. Ces entreprises se font, en moyenne, payer à 9,5 mois, contre 7 mois en 2012.
Pire, même «une société en apparence rentable est incapable de générer du cash», note le quotidien qui constate que le décalage se fait plus marqué entre la rentabilité et la solvabilité.
Pour s’y retrouver, l’entreprise doit constater des provisions pour dépréciation des créances clients. «Une pratique jugée peu attrayante par les sociétés, compte tenu des contraintes fiscales qui vont avec», relève L’Economiste. Les entrepreneurs se gardent généralement de provisionner, malgré la prévalence du risque de retard ou défaut de paiement des clients. D’ailleurs, la loi de finances 2014 a introduit la déductibilité fiscale des pénalités. Le client pourra ainsi déduire les pénalités qui lui ont été appliquées au moment du décaissement. Pour le fournisseur, «c’est à l’encaissement que ces indemnités, assorties de la TVA, deviennent des produits imposables». Or, les entrepreneurs omettent «volontairement» de constater, lors de la tenue des comptes, les pertes liées aux retards de paiement. En gonflant leurs chiffres d’affaires, les entreprises tentent de couvrir les dégâts des créances clients.