La situation des TPME ne s’arrange pas. Au contraire, elle empire. C’est le constat que fait L’Economiste dans son édition du 10 juillet, par rapport au fléau des délais de paiement auxquels elles font face. Bank Al-Maghrib a, d’ailleurs, lancé une nouvelle alerte sur l’allongement des délais de paiement, comme le rapporte le journal qui fait référence à une étude menée sur un échantillon de 72.000 entreprises non financières privées et publiques. Il en ressort des «niveaux élevés de délais de paiement interentreprises pour les TPME et certains secteurs d'activités».
Face à ce constat, la CGEM devrait rencontrer mardi, annonce le quotidien, les hauts responsables du ministère des Finances pour trouver des solutions. Il faut dire que les niveaux dépassent toutes les limites du raisonnable (129 jours pour la PME et 158 jours pour la TPE). Dans le BTP et les services aux entreprises, ils sont encore plus importants (près 200 jours).
Ces délais impactent fortement la compétitivité des entreprises, que ce soit à l'import ou à l'export dans un contexte où, comme l’affirme le quotidien, plus de 80% des entreprises turques, notamment, paient au plus sous 30 jours. Il n’y a donc pas de croissance sans une meilleure protection de ce type de sociétés.
L’Economiste constate amèrement que les effets du mémorandum du trio BAM-CGEM-GPBM, qui avait été adressé au gouvernement en 2016 pour réduire la pression sur les TPE et les PME, sont décevants. La situation est restée la même, que ce soit dans le public ou dans le privé. «Le crédit interentreprises culmine à 387 milliards de dirhams selon Inforisk, soit 39% du PIB», note le journal qui constate que les délais de paiement servent souvent d'argument commercial. Ainsi, indique le journal, «la loi est inopérante et ne tient pas suffisamment compte de la réalité des entreprises». Il est tout bonnement impossible d'appliquer des pénalités de retard à un client au risque de le perdre.