Autrefois florissante, la filière du cactus à Sidi Ifni subit aujourd’hui les retombées dévastatrices de la cochenille, un redoutable parasite qui menace la survie de cette culture ancestrale. «Avant la cochenille, le cactus était l’activité principale et la principale source de revenus de la population. Mais après la destruction de leurs cultures par ce parasite, plusieurs habitants ont quitté la région pour chercher fortune ailleurs», déplore Abdeljalal Bourouydi, habitant de Sbouya, commune rurale de la province de Sidi Ifni, dans la région de Guelmim-Oued Noun.
De son côté, Rachid Moumen, autre résident de la commune, rappelle le rôle central qu’occupait le cactus dans l’économie régionale avant la crise. «Plusieurs ménages vivaient de cette activité. C’était un véritable trésor pour la région, qui stimulait de nombreuses activités connexes, allant du transport à la commercialisation. Aujourd’hui, tout a changé», regrette-t-il.
Avant l’invasion par la cochenille, la culture du cactus générait un chiffre d’affaires avoisinant les 230 millions de dirhams, précise Hassan Bouchit, gestionnaire d’un groupement d’intérêt économique. «Notre commune représentait 70% des superficies plantées à Sidi Ifni. Il y a eu un avant et un après la cochenille», soupire-t-il.
La cochenille du cactus, un parasite minuscule mais féroce, s’est infiltrée silencieusement dans les fibres vitales de ces plantes. (M.Oubarka / Le360). le360
Pour faire face à cette situation, une batterie de mesures a été prise pour revitaliser cette culture. «Malgré la gravité de la situation, quelques champs ont été sauvés. En collaboration avec l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), huit variétés de figues de barbarie résistantes ont été développées et ont déjà rencontré un certain succès auprès des agriculteurs locaux», assure Dadi Al Ansari, directeur provincial de l’agriculture à Sidi Ifni.