Croissance: le diagnostic du Centre marocain de conjoncture

DR

Dans sa dernière lettre de conjoncture, le CMC relève que les niveaux de croissance réalisés par le Maroc sont loin du potentiel réel de notre économie. Il explique cet écart par plusieurs facteurs. Les détails.

Le 08/01/2017 à 12h43

En terme de croissance économique, le Maroc peut nettement mieux faire. Telle est la conclusion du Centre marocain de conjoncture qui relève, dans sa dernière lettre, que les analyses portant sur la croissance à moyen terme au Maroc font état d’un écart important par rapport à la trajectoire potentielle.

Le Centre explique ce potentiel inexploité par la faiblesse de la productivité, l’inefficience des programmes d’investissement malgré les efforts consentis en la matière ainsi que par les insuffisances des politiques de régulation, tant aux plans budgétaire que monétaire, financier et fiscal.

Dans un autre registre, la lettre du CMC souligne que si les banques et les assurances sont robustes en cas de survenance de risques systémiques, les régimes de retraite affichent, quant à eux, des signes de vulnérabilité manifestes qui nécessitent des réponses appropriées au plus vite.

Pour ce qui est des matières premières, l’attention du CMC est orientée vers le marché du pétrole et celui des phosphates. En effet, l’accord de l’OPEP portant sur la réduction de la production, s’il est respecté, aidera à rééquilibrer le marché du pétrole et à réduire la surabondance des stocks, tout en favorisant une hausse des cours. Le CMC considère que si la hausse actuelle des cours persiste, cela ne manquera pas de produire des effets globalement négatifs sur l’économie marocaine.

Par ailleurs, le Centre fait observer qu’au cours des trois dernières années, les phosphates et leurs dérivés ont connu une conjoncture difficile. Il rappelle que l’année 2015 a été caractérisée par un léger redressement de ces produits, dont les prix connaissent des variations difficiles à anticiper, surtout dans un contexte marqué par des incertitudes de nature à limiter les performances du secteur.

Dans la conjoncture actuelle, le Maroc est appelé à «consolider les acquis pour mieux négocier l’avenir tout en valorisant ses ressources naturelles et en tenant compte des enjeux environnementaux qui s’imposent aujourd’hui à tous avec force», conclut le document.

Par Younès Tantaoui
Le 08/01/2017 à 12h43