La croissance économique du Maroc devrait atteindre 2,5% cette année avant de progresser à 3,3% en 2024 contre seulement 1,1% en 2022, selon les dernières projections du Groupe de la Banque mondiale (BM) publiées mardi.
Cette progression sera rendue possible grâce à «la résilience du tourisme et de l’industrie automobile», ajoute l’institution financière internationale, qui table sur une croissance de 3,5% en 2025. La Banque mondiale, reprise par Aujourd’hui le Maroc dans son édition de ce jeudi 8 juin, a noté que «des conditions météorologiques défavorables retarderont la normalisation de la production agricole après plusieurs années consécutives de sécheresse».
«Au Maroc, la sécheresse persistante et l’inflation élevée fragilisent la croissance, le chômage ayant dépassé son pic pandémique en mars 2023», souligne l’institution dont le siège se trouve à Washington.
Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord -MENA, la croissance devrait ralentir à 2,2 % en 2023, avec des révisions à la baisse par rapport aux projections de janvier, tant pour les pays exportateurs qu’importateurs de pétrole, indique la BM.
Le niveau de production devrait toutefois rebondir en 2024 pour atteindre 3,3%, dans la mesure où l’inflation et les turbulences mondiales s’atténueront et que la production de pétrole augmentera.
«La région MENA a entamé l’année 2023 sur une dynamique de croissance solide, mais qui marque le pas», relève la Banque mondiale, notant que les pays exportateurs de pétrole, qui ont bénéficié d’une croissance élevée pendant dix ans et d’un faible taux de chômage l’année dernière, ont annoncé des réductions de leur production pétrolière.
Quant aux économies importatrices de pétrole, elles sont en butte à plusieurs difficultés, en particulier une inflation élevée, et leur croissance s’est nettement ralentie en 2023, affirme BM. Etant donné que l’effet d’aubaine de l’envolée des cours pour les exportateurs s’estompe et que la demande mondiale fléchit, la production pétrolière a rapidement chuté par rapport aux hausses à deux chiffres de la fin 2022.
«Les pays qui importent du pétrole ont pâti de la poursuite de conditions défavorables en 2023, l’inflation médiane des prix à la consommation atteignant des niveaux jamais observés depuis plus de dix ans au cours du premier semestre de l’année», indique la BM.
Les économies importatrices de pétrole sont vulnérables aux changements significatifs des humeurs du marché, compte tenu de leur niveau d’endettement public plus élevé et de leurs réserves de change plus limitées, explique aussi l’institution.