Crise: les entreprises marocaines face au risque de la faillite

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Revue de presseKiosque360. Une étude de Dun & Bradstreet/Inforisk sur les faillites d’entreprises prévoit une hausse des difficultés d’entreprises au deuxième semestre de cette année. En 2021, la hausse du nombre des faillites a été de 59% au Maroc. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 08/06/2022 à 22h36

Après deux années de crise due au coronavirus, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, la hausse continue des prix et la baisse de la demande sur nombre de produits, de nombreuses entreprises font face à des problèmes financiers. Certaines risquent de fermer. Le constat a été fait par Dun & Bradstreet/Inforisk dans une étude qui prévoit une hausse des difficultés d’entreprises au deuxième semestre 2022.

Le Maroc est parmi les économies ayant déclaré d’importantes augmentations des faillites en 2021. La tendance va crescendo. L’année écoulée, la hausse des dépôts de bilan a été de 59%. Ceci, même si un plan de soutien important a été mis en place par les autorités. «Prises en 2020, certaines de ces mesures ont été prolongées jusqu’en 2021 voire 2022. Ce qui a constitué une bouée de sauvetage pour de nombreuses entreprises au bord du gouffre permettant ainsi de maintenir les défaillances à un niveau bas», écrit L’Economiste.

Le quotidien cite les prêts garantis accordés, le report des échéances fiscales, des cotisations CNSS… Le Maroc a ainsi sauvé des dizaines de milliers d’entreprises. Mais les marges de manœuvres disponibles ne sont pas extensibles à l’infini, a affirmé Amine Diouri, directeur Etudes et Communication à Inforisk dans un entretien. Ceci, du fait des contraintes budgétaires qui existaient avant la crise: déficits budgétaires élevés, niveau de la dette publique, ressources fiscales limitées. L’expert se demande également si le Maroc doit continuer «à subventionner des entreprises Zombies, qui sans ces aides et les mécanismes classiques de marché, n’auraient pas survécu du fait de leur fragilité financière».

La fin programmée des aides fiscales à destination des entreprises, la fin des moratoires sur le remboursement des prêts garantis et un resserrement de la politique monétaire (pour contrer la hausse de l’inflation) sont autant d’indicateurs qui auront des impacts négatifs sur les défaillances d’entreprises. «Au niveau du Maroc, qui a commencé son rattrapage plus tôt que les autres, nous prévoyons une croissance des défaillances de l’ordre de 15% cette année», affirme Diouri.

Au niveau mondial, durant la crise du Covid-19, les Etats ont consacré, en moyenne, 28% de leur PIB pour les mesures d’aides aux entreprises contre seulement 2% lors de la crise financière de 2008. Le Maroc n’a pas échappé à cette tendance. Cela a permis de limiter les dégâts, sans les stopper.

Par Nabil Ouzzane
Le 08/06/2022 à 22h36