Crise de l’eau: voici ce qui attend le Maroc

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Revue de presseLe gouvernement doit se hâter pour parachever le programme de construction de barrages et la réalisation des grands projets de transfert d’eau entre les bassins hydrauliques et les stations de dessalement d’eau de mer. Et il n’est pas question de bâcler. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 01/08/2024 à 22h24

Malgré les investissements massifs consacrés à la mobilisation de l’eau, le déficit reste important (3 milliards de m3) et ne cesse de croître. La raréfaction des ressources hydriques constitue ainsi un défi économique majeur pour le pays, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 2 août.  Le quotidien revient en cela sur les instructions données par le roi Mohammed VI dans son discours du Trône. Et il y a urgence.

«Par exemple, en 2022, la valeur ajoutée agricole a chuté de 15% par rapport à 2021 à cause de la sécheresse. La baisse des précipitations a également un impact au niveau de la production électrique. Depuis 2016, l’éolien est devenu la première source renouvelable surpassant l’hydraulique dont la part est passée de 12,7% en 2009/2010 à 1,6% en 2022», lit-on.

Une partie importante de l’effort d’investissement, d’exploitation et de maintenance des infrastructures incombe à l’opérateur public (ONEE) «Branche Eau». Ce dernier produit aussi plus de 80% de l’eau potable du pays. Une grande partie de l’eau est vendue aux autres acteurs (délégataires privés, régies, communes, etc.) qui opèrent dans la distribution. «Mais la tarification pratiquée ne valorise pas la ressource à sa juste valeur. Ce qui fragilise la situation de l’ONEE et pèse sur les finances publiques», lit-on encore.

Les subventions à l’investissement affectées par l’Etat représentent en moyenne 30% de l’investissement total de l’ONEE. La multiplicité des intervenants nuit à l’efficacité en raison de chevauchements de zones d’intervention et des difficultés de coordination qui se traduisent parfois par des investissements non optimisés.

Dans le contexte actuel de consolidation budgétaire, «il est recommandé de recourir davantage au privé pour atteindre les objectifs en matière de mobilisation des ressources en eaux non conventionnelles. Mais des obstacles sur le plan de la gouvernance sectorielle continuent de limiter l’investissement dans les eaux non conventionnelles, spécialement la réutilisation des eaux usées», notre L’Economiste.

Il s’agit désormais d’accélérer la cadence de ces réformes parmi lesquelles figurent le déploiement et l’opérationnalisation des Société régionales multiservices (SRM), le transfert des immobilisations et de la dette de l’ONEE (destinées à la distribution) aux Groupements des collectivités territoriales (GCT), l’adoption des contrats de gestion type SRM/GCT pour définir les objectifs de gestion du service public, la création d’une société de développement local (SDL) pour la gestion de la dette de distribution transférée aux GCT. Sur les tablettes aussi, la finalisation de l’étude sur le coût effectif de l’eau et celle de l’étude sur le positionnement stratégique de l’ONEE.

Par Nabil Ouzzane
Le 01/08/2024 à 22h24