Si les mesures de soutien publiques ont permis à un grand nombre d’entreprises fragilisées par la crise d’accéder à des liquidités à un taux d'intérêt exceptionnel, les banques ont relevé les tarifs appliqués aux TPME, rapporte L'Économiste dans son édition du jour. Le journal constate qu'après une quasi-stagnation (+0,03 point) entre le 3e et le 4e trimestre 2020, le taux d'intérêt moyen a augmenté de 0,40 point au 1e trimestre 2021 à 4,89%. Il donne l'exemple du Textile et Cuir où les dirigeants évoquent une hausse du coût du crédit à 28% au 1e trimestre 2021 contre 21% au 4e trimestre 2020. Le journal relativise en assurant que le taux d’intérêt assorti aux crédits aux TPME affiche une baisse de 0,93 point par rapport à son niveau du 1e trimestre 2020 et de 0,1 point par rapport à la moyenne sur l'ensemble de l'année. Le quotidien se demande "si la remontée enregistrée sur les trois premiers mois de l'année va se poursuivre les mois prochains". Cela est tributaire de l'évolution de la situation sanitaire et économique. L'Économiste insiste sur le fait que "la lenteur de la reprise de l’activité économique accroît le risque de défaillances pour les petites et moyennes entreprises". Les prévisions des sociétés d’assurance-crédit tablent sur une hausse de 25% à 30% des faillites en 2021. "Les banques ne sont pas insensibles à ces prévisions et pourraient en conséquence ajuster leur tolérance aux risques liés aux TPME", dans un contexte où les créances en souffrance émanant des entreprises non financières privées culminent à 45,6 milliards de dirhams à fin mars, en hausse de 8,6% sur un an, note le quotidien. Et d'ajouter que les grandes entreprises ont mobilisé des liquidités à un taux moyen de 3,89% au 1er trimestre, soit un plus bas historique. Ainsi, l’écart de taux d’intérêt entre les grandes entreprises et les TPME est passé de 0,36 point à 1 point en trois mois.
Par Rachid Al Arbi
Le 10/05/2021 à 22h28