Les routes rurales restent incontestablement le parent pauvre des infrastructures routières comme l’indiquent dans leurs conclusions les enquêteurs du rapport 2015 de la Cour des comptes.
Le document de cette haute juridiction financière dirigée par Driss Jettou, souligne le "défaut d'entretien" des routes rurales non classées ayant été réalisées dans le cadre des programmes de désenclavement du monde rural.
Pour rappel, durant les vingt dernières années, le ministère de l’Équipement a construit et aménagé plusieurs routes pour le désenclavement du monde rural, pour un montant global de 27 milliards de dirhams.
A fin 2016, il était prévu que le réseau routier marocain atteigne les 32.000 km dont 11.036 km de routes non classées, rappelle la juridiction financière.
Elle souligne ainsi que "si les routes classées du réseau national bénéficient de travaux d’entretien et de mise à niveau même à un rythme très faible étant donné les fonds limités affectés à cette catégorie de travaux, les routes non classées, quant à elles, n’ont fait l’objet, depuis leur construction, d’aucune opération d’entretien de la part de l’État, représenté par le ministère de l’Équipement, ou de la part des collectivités territoriales".
Cette situation, prévient la Cour des comptes, pourrait causer la dégradation de ce patrimoine routier, ainsi que la perte de l’effet positif des efforts consentis durant les deux dernières décennies et des ressources débloquées et pour la réalisation de tels projets.
En outre, cela impacterait négativement le niveau socio-économique de la population rurale, et risque de décrédibiliser les pouvoirs publics vis-à-vis des bailleurs de fonds internationaux qui exigent des garanties de préservation des investissements financés par des crédits antérieurs, condition préalable pour bénéficier de nouveaux crédits.