Le Masi, indice vedette de la Bourse de Casablanca, a bouclé le mois de septembre sur une contre-performance de -4,25%, creusant ses pertes annuelles de plus de 13%. «Le plus marquant est que ce repli s’est opéré dans des volumes bien plus étoffés que la moyenne depuis le début de l’année (298 millions de dirhams en moyenne sur les cinq dernières séances de septembre contre un volume moyen de 117 millions de dirhams depuis le début de l’année), ce qui dénote l’existence d’une importante pression à la baisse», indique Les Inspirations Eco dans son édition du 13 octobre, citant une analyse d'Attijari Global Research. Les perspectives pour le deuxième semestre s’annoncent ainsi moins prometteuses à la lecture des communications des entreprises cotées, relève le journal.
L’inflation constitue le principal sujet de préoccupation des dirigeants. Elle devrait s’établir à 6,3% en moyenne sur l’ensemble de l’année et rester au-dessus de 2% l’année prochaine, avec des écarts importants entre les différentes sources. Bank Al-Maghrib anticipe une hausse moyenne des prix à la consommation de 2,4% en 2023 contre 3,7% pour Fitch Solutions et 3% pour S&P. Sachant que les entreprises n’ont pas toutes le même pouvoir pour passer les hausses de prix sur les consommateurs.
«La pression sur le budget des ménages risque d’affaiblir leur consommation et donc la demande adressée aux entreprises. C’est d’ailleurs le deuxième principal motif d’inquiétude des patrons. «Pour la première fois depuis 2021, plusieurs émetteurs ressentent un ralentissement visible de la demande au cours des derniers mois», ajoute AGR.
Les difficultés d’approvisionnement, le déficit pluviométrique ou encore le taux de change défavorable font également peser des risques sur les performances des sociétés cotées. La paire USD/MAD a atteint en septembre son plus haut niveau depuis 2002.
Au cours du premier semestre, le dirham a glissé de 9% face au billet vert. La parité moyenne USD/MAD devrait s’apprécier de 15% sur l’année 2022. Hors sociétés financières, «les principaux risques soulevés sont loin d’être entièrement intégrés au niveau des marges. Nous croyons que le second semestre serait marqué par des pressions plus visibles sur les niveaux de profitabilité», estiment les analystes de AGR.
La tendance baissière du marché actions devrait se poursuivre. Ce scénario est justifié fondamentalement par la dégradation visible des perspectives de croissance de plusieurs secteurs cotés durant ce second semestre. Le niveau de dividende qui soutient depuis plusieurs années déjà les multiples valorisations des actions pourrait être aujourd’hui remis en question, lit-on dans le journal.