Le secteur du commerce connaît de grandes difficultés. En effet, selon les statistiques de Euler Hermès, sur les 8.439 faillites recensées en 2019, près de 3.000 concernent ce secteur.
La Vie Eco, qui revient sur le sujet dans sa livraison en kiosque ce vendredi, fait remarquer que ce chiffre rapporté à l’ensemble fait du secteur du commerce celui qui concentre la plus grande quotité des disparitions d’entreprises avec environ 35%. «Quand le chiffre d’affaires fond de plus des trois-quarts, quand la concurrence bat son plein dans des secteurs jadis quasi monopolistiques, et quand le même bien est proposé chez un nouvel entrant à la moitié de son prix, et que les marges s’effondrent, ces cas de faillites se comprennent et sont rapidement mis dans leur cadre économique», explique une source, citée par le journal.
La Vie Eco note que les banques, conscientes des difficultés que rencontrent les opérateurs du secteur, serrent la vis et se montrent plus prudentes. Ainsi, les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib (fin décembre 2019) montrent que les crédits de trésorerie aux commerçants, réparateurs automobiles et vendeurs d’articles domestiques ont marqué une légère évolution de 3% à 40 milliards de DH contre 37 milliards de DH en 2018. L’augmentation des impayés chez les grossistes a amené les banques à devenir vraiment sélectives.
Les statistiques officielles montrent qu’à fin 2019, les créances en souffrance sont en progression de 6% à environ 70 milliards de DH. Pour le journal, outre les cas d’escroquerie à grande échelle qu’a connus le secteur ces derniers mois, la situation actuelle est très symptomatique d’un contexte plus général de ralentissement et de marasme que vivent les commerçants. D’ailleurs, nombre d'entre eux, comme le rapporte le journal, affirment que la crise de liquidité que connaît le secteur est le principal obstacle qui empêche le marché de faire du chiffre d’affaires sain et durable.