Adoptée dans le but de dynamiser l’investissement privé et d’accélérer la transformation économique du pays, la nouvelle Charte de l’investissement suscitait de nombreuses attentes. Un an après son entrée en vigueur, les premiers résultats sont encourageants, laissant entrevoir des perspectives optimistes, relève le quotidien Les Inspirations Eco.
Lors d’une rencontre avec les acteurs du secteur privé à la CGEM, Karim Zidane, ministre délégué à l’Investissement, a présenté le bilan de l’année 2024. Selon lui, la Charte a permis non seulement de relancer la dynamique économique, mais aussi de renforcer l’équité territoriale. Il a souligné que les réformes en cours, notamment celles concernant les Centres régionaux d’investissement (CRI) et la création des Commissions régionales unifiées d’investissement (CRUI), continueront à amplifier cette dynamique.
Depuis la mise en place de la Charte, sept commissions nationales d’investissement ont approuvé 191 projets, dont 167 portés par des entreprises privées nationales et étrangères. Ces initiatives représentent un investissement total de 326 milliards de dirhams et généreront environ 150.000 emplois directs et indirects.
Par ailleurs, lit-on, 83,5% du capital dédié aux projets est déjà engagé et 83% des projets sont en cours de réalisation. Parmi les projets d’envergure figurent 12 initiatives stratégiques approuvées par la Commission nationale d’investissement (CNI), totalisant 78 milliards de dirhams d’investissements et prévoyant la création de plus de 60.000 emplois. Ces projets concernent notamment la chaîne de valeur des véhicules électriques, avec le développement de gigafactories.
L’analyse de la répartition des investissements montre un élan positif à travers tout le territoire national. La région de Casablanca-Settat concentre le plus grand nombre de projets (55), suivie de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (40). Au total, 45 provinces bénéficient de ces investissements, qui concernent 33 secteurs d’activité variés, notamment l’agroalimentaire, l’automobile, le textile, les matériaux de construction, la chimie et le tourisme.
Les investisseurs nationaux représentent 70% du total des projets, tandis que les investisseurs étrangers proviennent d’une vingtaine de pays d’Europe, d’Asie et de la région MENA. En outre, 128 projets ont bénéficié de primes dans le cadre de la Charte, avec 90% d’entre eux ayant accédé à une prime sectorielle et 87% à une prime genre.
Au-delà des grands investissements, souligne Les Inspirations Eco, un volet essentiel de la Charte concerne le soutien aux Très petites et moyennes entreprises (TPME), moteur de la création d’emplois. Chakib Alj, président de la CGEM, a exprimé l’espoir que les mécanismes adoptés et les enveloppes budgétaires allouées permettront de renforcer la résilience du tissu économique national. Toutefois, l’accès au financement reste un défi majeur, avec seulement 17% des Très petites entreprises (TPE) accédant au crédit, contre environ 35% dans des pays comparables.
Dans cette optique, le ministre a présenté huit initiatives stratégiques destinées à doper l’investissement des PME et à améliorer l’accès au marché du travail. L’une des avancées notables est l’adoption d’un décret-loi par le Conseil de gouvernement, qui sera bientôt suivi d’un décret d’application précisant les modalités de mise en œuvre. Le dispositif cible les entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 1 et 200 millions de dirhams, avec des projets d’investissement oscillant entre 1 et 50 millions de dirhams. Un système de primes simplifié et adapté aux besoins des TPME sera mis en place.
La Charte de l’investissement ne se limite pas à l’aspect financier. Elle inclut également la simplification et l’optimisation du parcours des investisseurs. Une étude récente commanditée par le ministère a mis en évidence des disparités dans les pratiques administratives et l’accès à l’information, en particulier pour les Marocains du monde.
Pour remédier à ces problèmes, une plateforme numérique intuitive est en cours de développement afin d’accompagner les investisseurs à chaque étape de leur projet. Dans cette même dynamique, un chantier de simplification administrative a été lancé, suivant un plan d’action bien défini.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte