La course à la présidence de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) est lancée. Désormais, on connaît les candidats. Trois binômes vont s’affronter pour l’élection à la présidence de la CGEM: Salaheddine Mezouar-Faiçal Mekouar, Hakim Marrakchi-Assia Benhida Aïouch et Khalid Dahami-Narjiss Loudiyi.
Lors de chaque élection à la tête de la CGEM, un candidat sort du lot. Celle-ci ne déroge pas à la règle. C'est Salaheddine Mezouar qui est donné favori, mais rien n’est encore joué.
Salaheddine Mezouar, le favori
Le costume du président du patronat n'est pas tout à fait taillé sur mesure pour le candidat Salaheddine Mezouar, dans la mesure où il fait un come-back dans le milieu des affaires. Le natif de Meknès, ancien sportif de haut niveau, ancien homme d’affaires avant d’embrasser la carrière politique en tant que membre puis président du Rassemblement national des indépendants (RNI), avant d'occuper plusieurs postes ministériels durant plus d’une décennie, dont ceux de l’Economie et des finances et des Affaires étrangères, connait bien la maison CGEM. Il y a en effet occupé le poste de président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith), l’une des fédérations les plus puissantes du patronat marocain.
Lire aussi : Vidéo. Présidence de la CGEM: voici la première sortie de Mezouar après le dépôt de sa candidature
L’homme a aussi dirigé avec succès la Cop22, agrémentant son carnet d’adresses déjà riche au niveau international grâce au portefeuille des Affaires étrangères et de la coopération qu’il occupait, il y a juste deux années.
En plus de son carnet d’adresses à l’international, l’homme connaît bien les rouages de l’économie marocaine et devrait s’entendre avec les ministres qui occupent les portefeuilles clés du gouvernement, notamment ceux de l’Economie et des finances, et de l’Industrie et du commerce.
Ainsi, pour Mezouar, la présidence de la CGEM est un tremplin qui lui permet «de mettre son expérience au service de l’entreprise et des entrepreneurs» en s’appuyant sur ses connaissances et ses expériences aussi bien du côté du privé que du public.Et pour s’imprégner rapidement des dossiers, Mezouar a pris comme colistier Faiçal Mekouar, actuel vice-président de la CGEM. Une façon de replonger immédiatement dans les préoccupations du patronat qu'il semble avoir oubliées, du fait qu'on ne lui connaît pas aujourd'hui d'implication dans une entreprise.
Reste à savoir si Mezouar franchira l’obstacle des voix discordantes qui s’élèvent contre une «politisation» de la CGEM, compte tenu de son appartenance partisane.
Lire aussi : CGEM: le successeur de Miriem Bensalah-Chaqroun connu le 22 mai
Hakim Marrakchi, le dauphin de Meryem Bensaleh
Hakim Marrakchi est le dauphin de Meryem Bensaleh, l'actuelle patronne des patrons. Le PDG de Maghreb Industries est un militant actif dans plusieurs instances professionnelles dont la CGEM Asmex, Fenagri, Cetia, CNCE & AB2C, etc.
Hakim Marrakchi a comme colistier Assia Benhida Aïouch, entrepreneure depuis 20 ans, par ailleurs administrateur à la CGEM et qui siège au Conseil d’administration du Club des femmes administrateurs du Maroc.
Le binôme qui revendique un important «capital entrepreneurial» a déposé sa candidature le premier, le 12 avril en fin d’après-midi, et est très confiant. Il table notamment sur un large soutien des opérateurs économiques.
En cas de succès, le binôme compte demander, dès le départ, l’élaboration d’un pacte de confiance entre les entreprises et le gouvernement. Donné favori jusque il y a trois semaines, Marrakchi est devenu outsider depuis que Mezouar a officialisé sa candidature.
Khalid Dahami, le discret prétendant
C’est le candidat surprise à la présidence de la CGEM. Khalid Dahami a déposé lui aussi sa candidature, ce vendredi matin, dans la discrétion la plus totale. Il est le président de la Fédération du commerce et des services.
Lire aussi : Vidéo. Secteur informel: comment la CGEM compte en finir
Dahami est actif au niveau de la CGEM, notamment sur les dossiers relatifs à l’amélioration de la compétitivité des entreprises et la lutte contre l’informel. Son engagement sur ces deux dossiers lui a valu sa reconduction à la tête de la Fédération du commerce et des services.
A noter aussi que Dahami siège au conseil délibératif de la Commission nationale de la commande publique (CNCP) depuis le début de l’année.
Il a pour colistier Narjiss Loudiyi, lauréate de la Sorbonne et directrice générale de N7 Communication group, une entité présente aussi bien au Maroc qu’en Afrique subsaharienne, notamment en Afrique de l’ouest.
Enfin, soulignons que les candidatures devront être validées le lundi 16 avril courant, ouvrant la voie à une campagne de 5 semaines. L’élection est prévue le 22 mai prochain.