Ce que la reprise des parts de Société Générale dit de la transformation du secteur bancaire au Maroc

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Le siège de Société Générale.. Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseAprès Crédit du Maroc, c’est au tour de la filiale d’une autre banque française, la Société Générale, de passer sous le giron national. Des analystes y voient l’avènement d’une nouvelle ère pour le secteur bancaire, celle de l’émergence d’un pôle financier national. Cet article est une revue de presse tirée de Challenge.

Le 03/04/2024 à 22h18

La tendance a été lancée par le rachat de Crédit du Maroc en 2022 par le groupe Holmarcom, présidé par Hassan Bensaleh, qui a racheté, à travers sa holding Holmarcom Finance Company (HFC) et sa filiale AtlantaSanad Assurance, la participation totale de Crédit Agricole S.A. (78,7%) dans Crédit du Maroc. Aujourd’hui, c’est au tour de la Société Générale d’être «marocanisée». Dans les deux opérations, ce sont des acteurs majeurs marocains qui se sont approprié les participations des banques françaises dans leurs filiales marocaines et c’est annonciateur d’une nouvelle ère, analyse le magazine Challenge.

Le magazine y voit la réalisation d’un vieux projet visant à faire émerger un pôle financier national. Le temps long a joué et les dynamiques de rachat bancaire dans le Royaume datent de 1991, à travers l’absorption de la SBC (Société de banque et de crédit) par la BCM (Banque commerciale du Maroc). Cinq ans plus tard, il y a eu l’absorption d’UNIBAN (filiale d’une banque espagnole) par Wafabank.

«Au début des années 2000, cette dernière absorbe la BBVA, filiale marocaine de Banco Bilbao Viscay Argentaria. L’année 2000 a également été marquée par le rachat de la SMDC (Société marocaine de dépôt et crédit) par la BCP (Banque centrale populaire). Et en 2003, la BMCI, filiale de BNP Paribas, a absorbé l’ABN AMRO Bank Maroc (filiale d’une grande banque hollandaise) tandis que la CDG a repris la BNDE (Banque nationale pour le développement économique)», rappelle Challenge.

Aujourd’hui, on assiste depuis un certain moment à une autre phase d’opération d’acquisition bancaire qui traduit la volonté de création d’une banque nationale solide. «Il faut quand même rappeler que les banques françaises se retirent de leur propre chef. On a des sortants et des entrants qui arrivent sur le marché», explique Adnane Benchekroun, vice-président de l’alliance des économistes istiqlaliens, cité par l’hebdomadaire.

De quoi booster le secteur bancaire et financier marocain qui a joué un rôle capital dans la stratégie de coopération sud-sud du Maroc, initiée et pilotée par le Roi Mohammed VI. Il demeure l’un des acteurs clés de la diplomatie économique du Royaume. «Dans le monde complexe de la finance, les banques nationales jouent un rôle central dans le maintien de la stabilité économique». Et le passage sous pavillon marocain de banques comme Société Générale Maroc y participera.

Par Lamia El Ouali
Le 03/04/2024 à 22h18