Le NMD requiert la mobilisation de ressources financières conséquentes pour son amorçage et sa mise en œuvre. Selon les évaluations préliminaires contenues dans le rapport de la commission, les réformes et projets proposés dans le NMD nécessiteront des financements publics additionnels de l’ordre de 4% du PIB annuellement en phase d’amorçage (2022-2025) et 10% du PIB en rythme de croisière à l’horizon 2030, soit respectivement près de 45 milliards de dirhams et 120 milliards de dirhams.
Selon le rapport, «certains objectifs de développement, en particulier ceux associés aux chantiers du capital humain et de l’inclusion (éducation, enseignement supérieur, santé, protection sociale, jeunesse), exigeront en effet des dépenses publiques récurrentes importantes».
La stratégie de financement du NMD se présente comme une fusée à deux étages: un premier, correspondant à la phase d’amorçage, où l’Etat réalise le gros des financements, et un second, où le secteur privé prendra le relais.
7% de croissance du PIB d’ici 2030A en croire le rapport de la commission, cette stratégie prend pour hypothèse qu’un amorçage réussi permettra de générer «une dynamique positive et un cercle vertueux de croissance permettant au NMD de s’autofinancer partiellement, en contribuant à l’accroissement de ressources». Le pari qui est fait consiste à dire que la dynamique de transformation et de réforme impactera positivement les capacités de mobilisation de ressources publiques.
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Ainsi, «les chantiers principaux du NMD, du fait de leur portée transformationnelle favoriseraient la transition vers un nouveau palier de croissance annuelle du PIB pouvant s’établir à 6% en moyenne à partir de 2025 et à 7% à partir de 2030», indique le rapport.
Au final, la commission espère que la dynamique économique positive qui serait obtenue permettrait un accroissement des recettes fiscales, qui contribuerait à alléger à terme les besoins de financement de l’Etat, et à restaurer, in fine, la soutenabilité des finances publiques.
L’endettement, un passage obligé?L’Etat devra donc mettre la main à la poche, malgré un budget déjà considérablement affecté par les effets de la crise sanitaire. Mais pour la commission Benmoussa, qui considère ces dépenses additionnelles comme «des investissements dans l’avenir», le recours à l’endettement est inévitable.
La commission plaide même pour une rupture avec les sacro-saintes «règles macroéconomiques contraignantes», tout en veillant à la soutenabilité financière à moyen-long terme «nécessaire au maintien de la confiance des acteurs économiques».
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D’après le rapport, cette soutenabilité sera assurée par la dynamique de croissance «qui génère des ressources fiscales additionnelles et permet d’affecter prioritairement ces ressources aux chantiers du capital humain et de l’inclusion, dont les besoins en financement seront croissants à l’horizon du NMD».
Par ailleurs, le recours à l’endettement pourra s’appuyer sur les opportunités offertes sur le marché des capitaux, le recours aux opérations de gestion active de la dette ainsi que sur les opportunités de financements concessionnels et la panoplie de mécanismes de financement disponibles dans le cadre des partenariats internationaux.
En parrallèle, l’Etat est appelé à mettre en place une politique fiscale plus efficace, à même de permettre la mobilisation de ressources supplémentaires, dont le potentiel est estimé entre 2 et 3% du PIB. «Cela passera par l’amélioration de l’équité fiscale, l’élargissement de l’assiette fiscale, l’intégration du secteur informel, sans oublier l’optimisation des dépenses fiscales au sens large, notamment les niches d’exonération fiscales qui ne sont plus justifiées», indique le rapport.