Trois mois après le vote de l’expropriation pour utilité publique, le conseil de la ville se prononce enfin sur le devenir de ce lot très convoité par de nombreux opérateurs économiques. Lors de la session extraordinaire du 10 juin, plusieurs élus de l’opposition avaient dénoncé «le caractère flou de la notion d’utilité publique», rappelant que son appréciation dépend de la nature de l’équipement communal envisagé. Malgré ces réserves, la décision avait été adoptée à la majorité, avec seulement six voix contre.
Le suspense est désormais levé. Selon nos informations, l’ordre du jour de la session ordinaire d’octobre prévoit l’affectation de ce terrain à l’aménagement d’un espace d’exposition dédié à l’artisanat et à la valorisation des produits locaux.
Une fois approuvée, l’annonce de la vocation de l’équipement communal marque une nouvelle étape d’un long processus. Celui-ci devra passer successivement par la déclaration d’utilité publique et par l’expropriation, qui devront être validées, respectivement, par le wali, le ministre de tutelle, le secrétariat général du gouvernement, avant d’être définitivement entérinées par un décret signé du Chef du gouvernement.
Lire aussi : Expropriation de la villa Mauvillier: la mairie de Casablanca rompt le silence
D’une superficie de 551 m², le terrain de la villa Mauvillier devait initialement accueillir un hôtel Marriott de 14 étages, porté par la société Art Seven, qui avait obtenu son permis de construire en mai 2020. Huit mois plus tard, alors que les fondations étaient déjà bien avancées, l’entreprise a été sommée de suspendre les travaux. Cette décision a poussé Art Seven à porter l’affaire en justice.
Le promoteur du projet hôtelier affirme avoir remporté son bras de fer judiciaire à tous les niveaux: première instance, appel puis cassation. Mais au moment de la reprise du chantier, une tierce partie a obtenu un jugement évoquant des «difficultés d’exécution», ce qui a conduit à un nouvel arrêt des travaux.
Bien que ce jugement ait ensuite été annulé en appel, cette partie adverse, n’ayant pas été notifiée dans les délais, a introduit un nouveau recours et obtenu gain de cause le 5 juin dernier. Ce verdict a confirmé les contraintes empêchant la réalisation du projet dans les délais prévus. «Le projet est donc à l’arrêt», avait conclu Lhoucine Nasrollah, deuxième vice-président de la mairie, lors de la session du 11 juin.
Le litige entre la société Art Seven et la municipalité reste donc ouvert et n’a à ce jour pas encore livré son épilogue.






