Depuis le mois dernier, les cours du Brent connaissent une baisse. Depuis le pic enregistré fin septembre, le prix s’est replié de près de 15% pour se situer au-dessous de la barre des 80 dollars. Cette tendance n’a jusqu’ici pas été répercutée sur les prix à la pompe au Maroc. La donne va changer. Selon des experts, le prix à la pompe devrait baisser de 20 à 30 centimes à compter du 16 novembre, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mercredi 15 novembre.
«Théoriquement, une baisse ne dépassant pas les 30 centimes devrait s’appliquer sur le marché durant cette deuxième quinzaine du mois. Il est important de signaler que quand baisse de prix du baril il y a, l’impact n’est répercuté sur le marché marocain qu’au bout d’un mois, voire plus, il n’est jamais instantané. Comme le Maroc importe les produits raffinés et non bruts, le différé est encore plus important», indique Mostafa Labrak, directeur général d’Engerysium Consulting, cité par le quotidien.
Toutefois, si cette tendance se poursuit, une autre baisse devrait également s’appliquer vers la fin du mois. L’expert en énergie a également souligné que cette contraction des prix du baril n’est pas constante. De plus, il s’agit d’une période de latence et c’est la morosité de l’économie mondiale qui a engendré ce trend baissier.
«En effet, les craintes d’une diminution de la demande émanant des États-Unis et de la Chine ont été la principale cause de la chute des cours du pétrole. Lesquels ont également été soutenus par les mesures répressives prises par les États-Unis à l’encontre des exportations de pétrole russe, ce qui pourrait perturber l’approvisionnement», lit-on.
Pour rassurer sur l’état de la demande, le récent rapport de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a soulevé que les fondamentaux du marché pétrolier restent solides. D’ailleurs, cette dernière a revu légèrement à la hausse ses prévisions de croissance mondiale pour 2023, soit 2,46 millions de barils par jours, à savoir 20.000 de plus que dans les prévisions du mois dernier.
L’OPEP a également maintenu sa prévision relativement élevée pour 2024. Dans le même sillage, l’Agence internationale de l’énergie anticipe un ralentissement de la croissance en 2024 sous l’effet de gains d’efficacité énergétique. Cependant, il est mentionné dans le rapport de l’OPEP que la reprise des négociations en Irak pour redémarrer un oléoduc pourrait déclencher un vent contraire pour le marché.
Toujours en termes de perspectives, l’agence de notation Fitch Ratings prévoit dans un rapport, qu’elle vient de publier, une flambée des prix du pétrole. Les cours pourraient en effet atteindre 120 $ le baril de Brent, en raison du conflit au Proche-Orient qui risque de perturber davantage l’approvisionnement, nuisant ainsi à la croissance économique mondiale.