Le déficit de pluviométrie n’aura pas impacté la cueillette des fruits rouges, toujours en cours pour cette année. La campagne 2021-2022 sera ainsi clôturée sous le signe de la croissance.
Contacté par Le360, Amine Bennani, président de l’Association des producteurs des fruits rouges, nous confirme que sur le plan climatique, la récolte se passe dans de bonnes conditions jusqu’à présent. «Dans la région du Nord, la récolte n’a pas été touchée par le retard de pluies. Toutefois, les agriculteurs du Souss souffrent toujours du manque de précipitations, et 30% de la production des fruits rouges y est concentrée», explique-t-il.
En matière d’exportations, la filière des fruits rouges ne connaît pas la crise, et les indicateurs sont au vert pour la campagne 2021-2022. «Jusqu’au 31 mars, nous avons enregistré une augmentation par rapport aux années précédentes, sachant que la récolte n’est toujours pas finie. S’agissant des exportations destinées à la consommation en frais, les chiffres sont très encourageants», précise notre interlocuteur.
En effet, au cours de cette campagne 2021-2022, 103.751 tonnes de fruits rouges ont été exportées jusqu'au 31 mars, dont 76.476 tonnes destinées à la consommation au frais, et 27.279 au transformé, contre un total de 86.743 tonnes de fruits rouges frais et transformés en 2020-2021, soit une hausse de 20% par rapport à la campagne précédente.
«Pour la fraise, nous sommes sur le même volume d’exportation que l’année dernière. La hausse est notable pour la framboise dont le volume total exporté a augmenté de 30%. Même situation pour la myrtille, dont la quantité exportée s’est relevée de 7% par rapport à l’année dernière. Au total, c’est une moyenne de 15% d’augmentation sur le volume total des exportations en frais, tandis que le transformé enregistre une hausse de 34%», détaille-t-il.
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Dans ce contexte, Amine Bennani rappelle que «90% des exportations sont destinées aux pays de l’Union européenne, dont l’Angleterre même après le Brexit, l’Allemagne, la France et l’Espagne. Les 10% restants sont orientés vers les marchés des pays du Moyen-Orient et quelques pays d’Asie».
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Par ailleurs, pour l'année en cours, l'export se déroule de façon normale, à l'exception des coûts de transport. Suite à la hausse du prix des carburants à la pompe, un relèvement des coûts des frais de transport a été noté.
«Une hausse des frais a été constatée, en termes d’énergie, d’intrants agricoles, d’engrais et de coût de la main d’œuvre, parce que ces cultures nécessitent la mobilisation d’un grand nombre d’ouvriers. Les frais de transport, qui sont pris en charge par les producteurs, ont également augmenté suite à la hausse des prix des carburants», poursuit Amine Bennani, qui souligne que les marges des agriculteurs ont baissé par rapport à l'année précédente. «Au niveau de la vente et de la distribution, rien n’est à signaler. Nous arrivons à écouler toute notre production», fait-il savoir.
Selon le président de l’association, la cueillette des fruits rouges est entamée entre octobre et novembre. «Les fraises sont cultivées sur 3.500 hectares, qui sont principalement situés entre Kénitra et Larache. Les framboises sont quant à elle plantées sur 4.000 hectares, dont la moitié se situe dans la région du Nord (Loukoss), et l’autre moitié au Souss. Les plantations commencent en mai et s’étalent jusqu’à septembre», indique-t-il.
Les myrtilles sont quant à elles cultivées en grande partie au Nord-Ouest (Gharb et Loukkos), mais également à Agadir. «Entre 4.000 et 4.200 hectares sont dédiés à la culture des myrtilles. La plantation des myrtilliers commence en mai et s’étale jusqu’à septembre», indique Amine Bennani.
L’actuelle campagne de récolte des fruits rouges se terminera en juin 2022, assure le président. La campagne suivante démarrera «juste après», pour préparer le terrain en 2023», conclut-il.