La situation des charges et ressources du Trésor apparaît moins dégradée qu'à la même période l'an dernier. C’est un fait que relève Les Inspirations ÉCO dans son édition du 17 mai, et ce en dépit de la faible campagne agricole, du renchérissement des cours des matières premières, notamment l’énergie et les céréales, le tout exacerbé par les tensions inflationnistes et les perturbations des chaînes de production et d’approvisionnement mondiales.
Le journal rapporte qu’au terme de son quatrième mois d'exécution, la loi de finances 2022 fait ressortir un dépassement des dépenses budgétaire de 11,5 milliards de dirhams par rapport aux recettes. C’est plus de 10 milliards de mieux qu'à la même période en 2021. Et de détailler, «au mois d'avril, le Trésor a enregistré une augmentation des recettes (+18,1 milliards de dirhams) plus importante que celle des dépenses globales (+7,8 milliards de dirhams)».
Le quotidien a rappelé que «l’exécution de la loi de Finances 2022 se déroule dans un contexte marqué par la poursuite de la reprise des activités économiques, entamée à partir de 2021». Cela se traduit par une augmentation de près de 11,3 milliards de dirhams des dépenses ordinaires avec un taux d’exécution de 37,6%. Le quotidien explique cette évolution par «la hausse des charges de la compensation (+6,3 milliards de dirhams) qui a été attribuable, notamment, à la flambée du cours du gaz butane qui a atteint une moyenne de 885 $/T contre près de 528 $/T à fin avril 2021». Il atteste, d’ailleurs, que «ces charges, qui ont enregistré un taux d’exécution de 73,1%, intègrent des subventions accordées aux professionnels du secteur du transport, pour un montant de 0,5 milliards de dirhams et ce, dans le cadre des mesures décidées par le gouvernement en mars 2022».
Le quotidien note aussi la progression des dépenses de biens et services qui recouvre une hausse de 2,4 milliards de dirhams des dépenses de personnel et de 2,2 milliards des autres biens et services. Sans parler des charges liées aux intérêts de la dette qui se sont, elles aussi, appréciées de 305 millions de dirhams pour se situer à 9,9 milliards de dirhams, recouvrant une augmentation des intérêts de la dette intérieure (+525 millions de dirhams) et un recul de ceux afférents à la dette extérieure (-220 millions de dirhams) ». Résultat: le solde ordinaire est négatif de 2,5 milliards de dirhams, contre -9,3 milliards à fin avril 2021.
Pour les dépenses d’investissement, elles sont en hausse par rapport à 2021 à 26,8 milliards de dirhams pour un taux de réalisation de 34,4%. Le solde des comptes spéciaux du Trésor ressort excédentaire de près de 17,8 milliards de dirhams, contre 12,2 milliards de dirhams à fin avril 2021. Cela tient compte «d’un montant de 6,1 milliards de dirhams correspondant au produit de la Contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus, affecté au Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale, contre 3,2 milliards de dirhams à fin avril 2021».