«Sur la base d’un taux d’actualisation de 7,87%, la valorisation par la méthode Discounted cash flow (DCF) nous conduit à un prix théorique de Maroc Telecom de 115 dirhams par action, ce qui représente une surcote de 0,6%, compte tenu du cours de l’action de 115,05 dirhams le 09 novembre 2015. Ainsi, nous recommandons de conserver le titre Maroc Telecom dans les portefeuilles», avancent les analystes du Crédit du Maroc Capital (CDMC).
Les analystes sont arrivées à cette conclusion en passant en revue les fondamentaux de la valeur après la publication des résultats du groupe au terme du troisième trimestre de l’année en cours et en analysant les résultats financiers, l’endettement du groupe, les perspectives de croissance sur la période 2015-2019, etc.
Pour rappel, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires consolidé en hausse de 16,4% à 25,5 milliards de dirhams, du fait de l’intégration des nouvelles filiales africaines (anciennes filiales d’Etisalat) dans le périmètre du groupe avec à la clé une hausse de leur revenu de 60,3% (effet périmètre). Au niveau opérationnel, le résultat d’exploitation consolidé du groupe s’est légèrement amoindri de 0,1% à 8,1 milliards de dirhams et le résultat net part du groupe a reculé de 6,2% à 4,32 milliards de dirhams.
Concernant le volet endettement du groupe, celui-ci s’est fortement renforcé avec une forte hausse de 58% à 15 milliards de dirhams, conséquence du coût d’acquisition des filiales auprès de la maison-mère Etisalat pour une valeur de 474 millions d’euros. Du coup, le taux d’endettement du groupe grimpe fortement pour s’établir à 95,2% contre 33,8% fin 2014.
Par ailleurs, les analystes se sont également penchés sur les opportunités et les menaces qui pèsent sur le groupe. Si l’adossement au groupe émirati Etisalat et le potentiel de croissance des filiales africaines sont des facteurs favorables au développement du groupe, les menaces également sont nombreuses : recrudescence de la concurrence, instabilité politique dans les pays d’implantation, baisse des tarifs d’interconnexion, arrivée d’un troisième opérateur au Mali, instauration de nouvelles taxes dans certains pays africains, décision de l’ANRT contraignant l’opérateur à partager ses infrastructures avec les autres opérateurs...
Enfin, fort de tous ces éléments, concernant les perspectives d’évolution des indicateurs du groupe, les analystes du CDMC estiment que, sur la période 2015-2019, le chiffre d’affaires devrait passer de 33,95 milliards à 34,65 milliards de dirhams marquant ainsi une faible progression de 0,51%. Parallèlement le résultat opérationnel devrait accuser une baisse de -5,35% à 7,97 milliards de dirhams. Dans le même sillage, le résultat net part du groupe devrait aussi reculer dans les mêmes proportions pour passer de 5,40 à 4,27 milliards de dirhams sur la période.