C’est du jamais vu sur la place de Casablanca! Pas moins de sept sociétés cotées ont prévenu le marché d’une chute de leurs résultats. Un record jamais observé sur la corbeille casablancaise. Le bal des mauvaises nouvelles avait démarré avec Alliances qui, le 16 février, avait expliqué à la communauté financière, entre autres, que vu les difficultés de son pôle construction, son chiffre d’affaires allait reculer de quelque 20%. Une semaine plus tard, c'était au tour des sociétés minières du groupe SNI d’annoncer au marché qu’elles allaient enregistrer une contreperformance en raison du niveau des prix des métaux sur le marché international observé en 2014. Dans le détail, SMI a annoncé un retrait de ses bénéfices d’environ 260 millions de dirhams, alors que Managem annonçait un recul de 220 millions de ses bénéfices. Quatre jours après ces deux sociétés, soit le 24 février, c'était à la troisième société minière de la cote casablancaise de confirmer la débandade du secteur minier. La Compagnie minière de Touissit (CMT) annonçait aussi un repli de son résultat 2014. En date du 5 mars, le tour est venu à Centrale Laitière d’annoncer elle aussi une baisse significative de ses performances en 2014. Mais son avertissement a été presque inutile puisque la société a publié le jour même ses résultats annuels qui font état d’un bénéfice net qui a été divisé par dix entre 2013 et 2014. Aujourd’hui, 9 mars, c’est Jet Alu qui s’y met pour préparer le marché à des performances peu reluisantes.
Avec cette sixième société qui recourt au «profit warning», les analystes de la place restent sceptiques quant à la capacité financière globale du marché, bien que les grandes capitalisations aient signé des performances plus qu’honorables. Sur les réseaux sociaux, le ton est donc à l’ironie: «Vaut mieux lancer un profit warning global pour toute la Bourse», lance un twitto. Au-delà de la dérision, la multiplication des recours au «profit warning» interpelle quant à la mise en place d’une réglementation spécifique à ce genre de communiqué. Aujourd’hui d’ailleurs, rien n’oblige vraiment les sociétés à partager avec le marché leur pessimisme (justifié) quant à leurs performances futures. Et quand elles le font, chacune procède à sa manière en choisissant le timing qu’elle juge opportun. Pourtant, cela gagnerait à être harmonisé.