Bloomberg Africa: fort de sa stabilité politique, le Maroc continue de renforcer son attractivité

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Le Maroc continue de tirer les dividendes de sa réputation de havre de paix dans une région en proie aux turbulences et à l'incertitude, en consolidant son attractivité aux yeux des investisseurs internationaux, écrit jeudi Bloomberg Africa.

Le 01/07/2016 à 10h30

Au moment où la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord continue de faire les frais de l’instabilité politique et institutionnelle, le Maroc poursuit sereinement ses efforts en vue d’attirer davantage d’investisseurs internationaux, y compris les grandes marques des constructeurs automobiles, indique Bloomberg Africa, mettant en avant la proximité du Royaume à l’Europe comme avantage comparatif décisif.

«Le Maroc s’impose comme un havre de stabilité dans une région turbulente», indique Philippe Dauba-Pantanacce, analyste politique à Standard Chartered Bank, rappelant qu’un nombre croissant de multinationales européennes considèrent le Maroc comme une destination de choix pour leurs projets générateurs d’emploi.

Le cadre de stabilité unique au Maroc offre un environnement propice pour les investissements comme en témoigne la hausse continue des flux des investissements étrangers directs, indique Bloomberg, notant que ces investissements ont augmenté de plus de 11% depuis 2010.

Ces investissements ont totalisé 4 milliards de dollars l’année dernière, explique Bloomberg, soulignant que le Royaume, grâce à la crédibilité de ses reformes, a pu maintenir inchangée sa note d’investissement accordée par l’agence internationale de notation Fitch Ratings.

«Le Maroc jouit de fondamentaux économiques robustes, une croissance solide et un compte courant gérable», explique Sergey Dergachev, qui gère un portefeuille d’actifs d’une valeur de 13 milliards de dollars pour le compte de Union Investment Private Fund à Frankfurt, en Allemagne.

En plus, le Maroc est privilégié par sa position géographique à proximité de l’Europe, ajoute l’expert financier, qui met également en avant l’avantage dont jouit le Maroc dans la région dans le domaine du tourisme.

Par ailleurs, Bloomberg souligne qu’en dépit de certains problèmes conjoncturels, l’économie marocaine devra enregistrer un taux de croissance de l’ordre de 3,2% en 2017, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib.

Babil Adel, professeur de management, confie à Bloomberg qu’au niveau de l’environnement des affaires, le Maroc demeure nettement à l’avance par rapport aux pays du voisinage.

Bloomberg revient, d’autre part, sur les grands projets d’infrastructure lancés au Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. La même source cite, dans ce contexte, le projet du TGV et l’élargissement du port Tanger-Med, l’un des plus grands au monde.

Ces projets structurants ont donné une forte impulsion à l’essor industriel du Maroc où l’industrie automobile ne cesse de renforcer sa position parmi les secteurs clefs à l’exportation, observe Bloomberg, qui s’attarde aussi sur le secteur de l’industrie aéronautique, crédité d’une forte croissance de plus de 10% par an.

Hamid Benbrahim El Andaloussi, président du Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (GIMAS), affirme dans ce contexte que tous les indices plaident en faveur de la poursuite de cette forte croissance.

Le Maroc est la base compétitive la plus proche de l’Europe, indique-t-il.

Pour illustrer l’importante place qu’occupe le secteur de l’industrie aéronautique dans le tissu économique marocain, Bloomberg rappelle qu’après 10 ans, le secteur emploie 12.000 personnes dont 50% des femmes.

Le président de Gimas estime que ce chiffre augmentera à hauteur de 35.000 d’ici 2020.

La formation pour ce secteur de pointe est assurée par l’Institut des métiers de l’aéronautique de Casablanca, indique Bloomberg, relevant que cet établissement devra former 800 techniciens cette année, soit le double par rapport à 2015.

A l’instar du secteur aéronautique, l’industrie automobile continue, elle aussi, sur une trajectoire ascendante, constate-t-on de même source, notant que le constructeur Peugeot Citroën avait annoncé un plan d’investissement de l’ordre de 557 millions d’euros pour la construction d’une usine au nord de Rabat, avec une capacité de production de 90.000 véhicules par an à partir de 2019.

Pour sa part, la compagnie Renault a produit 288.000 véhicules en 2015 dans ces deux usines marocaines, soit une hausse annuelle de l’ordre de 26%, indique Bloomberg, précisant que 90% de cette production a été destinée à l’exportation.

Cette expansion a fait du Maroc le deuxième plus important producteur d’automobiles en Afrique, après l’Afrique du sud, indique Bloomberg, ajoutant que le secteur assure 90.000 emplois directs.

Le 01/07/2016 à 10h30