Blanchiment d’argent: où en est le Maroc?

Blanchiment d'argent, de nombreux pays africains sur la liste grise du GAFI.

Revue de presseAyant réussi à sortir de la zone grise établie par le Groupe d’action financière (GAFI) en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le Maroc s’apprête à subir un prochain cycle d’évaluation. Réussira-t-il cette fois encore? Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 04/07/2024 à 20h20

L’annonce, en février 2023, de la sortie du Maroc de la zone grise établie par le Groupe d’action financière (GAFI) en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme avait été présentée comme une prouesse. C’était après évaluation de la conformité du dispositif national avec les normes internationales relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et ce, depuis l’adoption par le GAFI en février 2021 du plan d’action spécifique au Royaume du Maroc.

Mais qu’en est-il aujourd’hui? C’est la question que se pose le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 5 juillet. Verdict sera rendu au prochain cycle d’évaluation auquel sera de nouveau soumis le dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, tout comme le sera le cadre réglementaire des autres pays du groupe GAFIMOAN.

En attendant, selon les dernières statistiques obtenues auprès de l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) par L’Economiste, l’année 2022 (dernier chiffre disponible) a enregistré la réception de 5.208 déclarations de soupçon liées à des cas de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, en hausse de 52,77% en comparaison avec l’année 2021, au terme de laquelle l’Autorité avait reçu 3.409 déclarations de soupçon. 

Cette hausse est attribuée à l’évolution du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et sa conformité avec les standards internationaux en la matière. Il s’agit donc «de l’adhésion grandissante de l’ensemble des composantes du dispositif pour prémunir le système économique et financier d’éventuels abus et préserver ainsi la stabilité du système financier national», lit-on. 

Mais le Royaume a-t-il effectivement réalisé des performances remarquables si l’on tient compte de la prévalence de l’informel et du cash, en particulier dans l’immobilier, marqué par la pratique du noir et la multitude des transactions, pour ne citer que ce secteur? Sans parler des activités illicites et des fortunes inexplicables. La question reste entière. «Il faut également souligner que les statistiques officielles ne renseignent pas non plus sur la nature des vérifications effectuées ou non par les personnes assujetties avant de lancer une alerte ou de s’en abstenir», lit-on encore.


Par Nabil Ouzzane
Le 04/07/2024 à 20h20