Deux mois après l’arrêt du Gazoduc Maghreb-Europe, les solutions alternatives au gaz algérien commencent petit à petit à se préciser. L’Agence nationale des ports (ANP) vient de lancer un appel d’offres portant sur l’actualisation du poste C au port de Mohammedia, en vue d'installer un terminal gazier (Gaz naturel liquéfié) et une unité flottante de stockage et de regézéfication (Floating Storage and Regasification Unit -FSRU-).
L’étude, qui devrait être livrée dans un délai de 7 mois, est composée de plusieurs sous-missions traitant différents aspects (analyse des données, plan de masse, sécurité, manoeuvrabilité, amarrage, avant-projet, etc.).
«Le plan directeur portuaire national (PDPN) à l’horizon de 2030 a donné au port de Mohammedia la vocation d’un port énegétique. Dans ce cadre et afin d’accompagner la stratégie nationale pour l’approvisionnement du Maroc en gaz naturel et garantir une productivité plus performante du port, l’ANP projette d’étudier l’implantation d’un terminal pour GNL et FSRU», indique cette agence publique, dans le Cahier des prescriptions spéciales (CPS) qui accompagne la consultation.
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Le premier Appel à manifestation d’intérêt (AMI) ayant trait à la construction d’une unité de transformation du gaz liquéfié en gaz naturel au large du Maroc avait été lancé en avril 2021 par le département de l’Energie, à cette époque dirigé par Aziz Rabbah.
Cette infrastructure doit permettre au Maroc d'importer du gaz naturel liquéfié (GNL) par voie maritime, et de le regazéifier pour le distribuer à des clients opérant dans l'industrie, ainsi qu'aux centrales électriques que gère l'Office national de l'électricité et de l’eau (ONEE).
Le 15 octobre dernier, la nouvelle ministre de l’Energie, Leila Benali, a décidé de prolonger de dix jours la période de consultation de l’AMI, jusqu’au 25 octobre 2021. Une décision motivée par l’engouement d'un nombre important de sociétés nationales et internationales pour ce projet, qui revêt une importance stratégique pour le Maroc.
La construction d’une unité flottante de regazéification au large des côtes marocaines est considérée comme l’une des alternatives au Gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui alimentait en gaz naturel l’Espagne via le Maroc, et que le régime d’Alger a décidé de mettre à l’arrêt, au 1er novembre 2021.
Une partie du gaz algérien qui transitait par le GME servait également à alimenter les deux centrales de Ain Beni Mathar et de Tahaddart, lesquelles sont aujourd’hui à l’arrêt.