Selon l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), qui a signé à la fin du mois de mai dernier un mémorandum d’entente avec Gotion High-Tech, une société cotée aux Bourses de Shenzhen et de Zurich, l’investissement vise «la mise en place d’un écosystème industriel de production de batteries pour véhicules électriques et de systèmes de stockage d’énergie».
Créée en 2015, Gotion High-Tech, qui compte le constructeur automobile allemand Volkswagen à son tour de table depuis 2020, est l’une des stars montantes de la fabrication de batteries de stockage d’énergie. Son chiffre d’affaires a grimpé en 2022 de 122%, pour atteindre 3,2 milliards d’euros.
«C’est une nouvelle génération d’entreprises chinoises, qui investissent massivement dans la recherche et le développement de ce secteur. La société s’ouvre aujourd’hui à d’autres pays en Amérique du Nord, en Asie et, désormais, au Maroc selon l’annonce de l’AMDIE. À travers le royaume, Gotion High-Tech peut desservir plus facilement le marché européen», a expliqué Nasser Bouchiba, un sinologue marocain, président et fondateur de l’Association de coopération Afrique-Chine pour le développement (ACCAD) cité par le mensuel.
Desservir le marché européen, c’est aussi l’objectif de Tinci Materials Technology, une société chinoise spécialisée dans la fabrication de matériaux pour batteries lithium-ion. Le 28 juin dernier, l’entreprise aux 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires a annoncé un investissement de 280 millions de dollars au Maroc, pays qui «possède de riches ressources en roche phosphatée, une bonne situation géographique, un environnement politico-économique stable et des politiques de commerce extérieur favorables», indique un document de l’entreprise relayé par Jeune Afrique.
Les deux grands groupes chinois ne sont pas les seuls à jeter leur dévolu sur le Royaume. En avril, c’était au tour du sud-coréen LG Energy Solution, l’un des plus grands fabricants de batteries du monde, d’annoncer avec le chinois Sichuan Yahua Industrial la création d’une usine destinée à la production d’hydroxyde de lithium, autre matériau-clé dans l’industrie des batteries électriques.
«Selon nos informations, d’autres spécialistes sont encore dans les starting-blocks. Le travail se poursuit dans le bon sens. En raison du caractère stratégique du dossier, nous ne serons pas en mesure d’en dire davantage pour l’instant», explique Jeune Afrique, qui cite à cet égard le ministère de l’Industrie et du Commerce.