Le crédit bancaire à l’économie n’arrive pas à redécoller malgré les mesures prises par Bank Al-Maghrib pour stimuler les crédits aux entreprises, notamment ceux destinés aux très petites et moyennes entreprises (TPME).
Le problème, comme le répètent souvent les banquiers et le wali de Bank Al-Maghrib, est celui de la demande de crédits. En clair, les particuliers et les entreprises sollicitent de moins en moins les banques. Si le manque de visibilité des opérateurs économiques est souvent cité, il n’en demeure pas moins que les banquiers aussi sont plus prudents qu’auparavant en matière de financement de certains secteurs à cause de la montée des risques et, donc, des impayés.
C’est le cas notamment des promoteurs immobiliers qui sont passés du statut d’une clientèle chouchoutée par les banques à celle qu’on évite autant que possible à financer. La bulle immobilière et l’éclatement de celle-ci sont passées par là. Aujourd’hui, même certains des plus gros promoteurs ont du mal à refinancer à un coût compétitif auprès des banques. Face à la crise du secteur immobilier, ces dernières sont devenues beaucoup plus regardantes. Pour financer un projet immobilier, elles passent au crible une batterie d’indicateurs dans la région où le produit est développé, le segment ciblé, sa solidité financière, etc. En plus, les banquiers sollicitent aux promoteurs un apport en fonds propres avant de s’engager à financer leur projet.
Conséquence: alors que l’encours des crédits immobiliers pris globalement affiche une hausse de 2,2% à 240,64 milliards de dirhams tiré par le crédit à l’habitat en hausse de 5,7% (+9,54 milliards de dirhams) à fin septembre 2015, par rapport à la même période de l’année dernière, l’encours des crédits octroyés aux promoteurs immobiliers a baissé de -6,3% (-4,07 milliards de dirhams) à 60,44 milliards de dirhams.
A noter qu’hormis l’encours des crédits de trésorerie en recul de -5,7%, tous les autres segments du marché ont vu leur encours afficher des évolutions positives : crédits d’équipement (+2% à 142,72 milliards de dirhams) et crédit à la consommation (+5,3% à 46,18 milliards de dirhams).
Enfin, il faut souligner qu’en dépit du ralentissement de la croissance de l’encours des crédits, en hausse de seulement 1% à 764,52 milliards de dirhams, celui des créances en souffrance continue à progresser avec une hausse annuelle de 9,9% (+5,15 milliards de dirhams) à 57,26 milliards de dirhams. Rapporté à l’encours des crédits bancaires à l’économie, le taux de créances en souffrance à évolué de 7,48%.