Comme il fallait s’y attendre, le Conseil de Bank Al-Maghrib, réuni mardi 22 septembre, a été marqué par le statu quo en matière de décisions relatives à la politique monétaire.
Le Conseil, comme à l’accoutumée, a passé en revue l’évolution récente de la situation économique monétaire et financière, ainsi que les prévisions d’inflation à l’horizon du quatrième trimestre 2016.
Au niveau international, le Conseil a noté la poursuite de la reprise de l’activité dans les pays avancés, mais à un rythme plus faible que prévu: 1,5 % pour la zone euro et 2,7 % aux Etats-Unis où la croissance a décéléré. Au niveau des pays émergents, si la croissance s’améliore sensiblement en Inde, elle stagne en Chine.
Concernant l’évolution des matières premières, le prix du baril de pétrole continue à baisser et, selon les prévisions de la Banque mondiale, le cours du baril devrait clôturer l’année avec un prix moyen de 57,5 dollars le baril avant d’augmenter à 61,2 dollars en 2016.
Et selon le Conseil, «l’ensemble de ces évolutions de la conjoncture internationale n’indique pas de pressions inflationnistes d’origine externe».
Au niveau national, Bank Al-Maghrib table sur une croissance de l’ordre de 4,6% en 2015 au lieu de 2,4% en 2014, grâce principalement aux activités agricoles. Toutefois, l’optimisme n’est pas de mise pour 2016. En cas de campagne agricole moyenne, Bank Al-Maghrib ne table que sur une croissance de 2,4% pour l’année prochaine. C’est dire que la corrélation entre une bonne pluviométrie et une bonne croissance du PIB est importante.
En ce qui concerne les comptes extérieurs, outre l’allègement du déficit de la balance commerciale de 20,4% à fin août, grâce à la baisse de la facture énergétique de 30% et de la hausse des exportations automobiles (+19,1%) et phosphates et dérivés (+18,4%), les recettes en dons des pays du Golfe et les entrées d’investissements directs étrangers ont contribué à l’amélioration des réserves de change. Celles-ci se sont renforcées de 19,7 % à 210,2 milliards de dirhams à fin août, assurant l’équivalent de six mois d’importations de biens et services.
Du côté des finances publiques, à fin août, le déficit budgétaire avait reculé de 10 milliards de dirhams, par rapport à la même période l’année dernière. Du coup, l’objectif d’un déficit de l’ordre de 4,3 % du PIB prévu dans le cadre de la Loi de finances 2015 reste tenable.
Par ailleurs, concernant l’évolution des prix, le taux d’inflation s’est établi à 1,7 % en août. Selon le Conseil, l’inflation devrait rester en ligne avec l’objectif de stabilité des prix ressortant à 1,8 % en 2015 et à 1,5 % en moyenne sur les six prochains trimestres.
Partant, et tenant compte des différentes évolutions constatées et attendues dans les mois à venir, le Conseil de Bank Al-Maghrib a jugé que le taux directeur de 2,5 % est approprié et l’a maintenu à son niveau actuel.