Baisse du déficit budgétaire à 70,9 milliards de dirhams à fin décembre 2021

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Les finances publiques s'améliorent. La situation des charges et ressources du Trésor à fin décembre 2021 fait ressortir un déficit budgétaire de 70,9 milliards de dirhams contre 82,3 milliards de dirhams un an auparavant, indique le ministère de l’Economie et des finances.

Le 26/01/2022 à 10h12

Rapporté au PIB, le déficit budgétaire s’est établi à 6%, contre 7,6% en 2020, soit une amélioration de 1,6 point de PIB, précise le ministère des Finances dans sa dernière note sur la situation des charges et ressources du Trésor, indiquant que cette évolution procède notamment d’une augmentation des recettes de l'Etat, de l'ordre de 26,7 milliards de dirhams.

«L’exécution de la loi de finances en 2021 s’est déroulée dans un contexte de reprise soutenue de l’activité économique après le choc de 2020, en relation notamment avec le raffermissement de la demande intérieure et des échanges extérieurs et la bonne campagne agricole, parallèlement aux progrès accomplis en matière de vaccination», explique le ministère.

Hausse des recettes fiscalesLes recettes fiscales ont ainsi enregistré une bonne performance, en dépit de l’effort prononcé de remboursement des crédits de TVA.

En parallèle, les dépenses se sont inscrites en hausse sous l’effet, principalement, des dépenses liées aux salariés, en lien avec les mesures prises à l'issue de la tenue du dernier dialogue social, mais aussi des rappels de la Caisse de Compensation, après l'augmentation des cours internationaux du gaz butane, en plus du maintien d’un effort soutenu sur les investissements.

Les recettes ont enregistré, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, une hausse de près de 26,7 milliards de dirhams (MMDH), comparativement à la fin du mois de décembre 2020, et un taux de réalisation de 108% par rapport aux prévisions de la loi de finances.

De leur côté, les recettes fiscales se sont nettement améliorées, à l’exception de l’IS qui a reculé, partiellement en raison de la baisse de l’activité en 2020.

Globalement, les recettes fiscales se sont inscrites en hausse de 15,6 MMDH (soit une augmentation de 7,8%), enregistrant ainsi un taux de réalisation de l'ordre de 109,6%.

Cette augmentation serait de l'ordre de 19,5 MMDH ou de 9,8%, si la contribution de solidarité affectée, en 2021, au Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale est considérée.

Les remboursements des crédits de TVA ont pour leur part atteint un montant total de 13 MMDH, soit une hausse de 2,3 MMDH par rapport à 2020 et près de 5 MMDH par rapport à la prévision de la loi de finances.

S’agissant des recettes non-fiscales, elles se sont établies à 37,7 MMDH contre 27,2 MMDH à la fin du mois de décembre 2020, soit une hausse de 10,5 MMDH. Ces recettes proviennent, à hauteur de 10,7 MMDH, des produits versés par les établissements et entreprises publics, notamment l’OCP (4,1 MMDH) et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (3,8 MMDH).

Les recettes de cessions des participations de l’Etat ont quant à elles contribué aux recettes non-fiscales pour 5,4 MMDH, suite à la cession de 35% du capital de Marsa Maroc (5,3 MMDH) et de la totalité de la participation dans le capital de la Société Foncière/Université Internationale de Rabat, à hauteur de 110 millions de dirhams.

Hausse de 15,2 milliards de dirhams des dépensesL’exécution des dépenses ordinaires fait ressortir une augmentation de 20,3 MMDH, soit +8,8% et un taux d’exécution de 102,2%. Cette évolution par rapport à fin décembre 2020 s’explique principalement par la hausse des dépenses des biens et services de près de 12,2 MMDH, attribuable à hauteur de 6,9 MMDH aux dépenses liées salariés, notamment à cause des rappels et des mesures de la 3ème tranche de l’augmentation des salaires, décidée en 2019 à l'issue d'un dialogue social, et à hauteur de près de 5,2 MMDH aux «autres biens et services».

La charge de la compensation a augmenté, quant à elle, de 8,3 MMDH, notamment en lien avec la hausse du cours du gaz butane, qui a atteint une moyenne de 616 $/T contre près de 380 $/T un an auparavant.

Les intérêts de la dette ont connu une légère baisse de 143 millions de dirhams par rapport à 2020, et se situent à 27,1 MMDH, ce qui a permis de recouvrir, grâce à ce recul, ceux rattachés à la dette intérieure (-728 MDH) et d'augmenter ceux liés à la dette extérieure (+585 millions de dirhams).

Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires ont permis de renouer avec un solde ordinaire positif de l'ordre de 3,5 MMDH, contre un solde négatif de l'ordre de 2,9 MMDH en 2020, soit une amélioration de 6,3 MMDH.

En ce qui concerne les dépenses d’investissement, les émissions ont atteint 77,7 MMDH, contre 85,9 MMDH en 2020.

Si l’on exclut l’opération exceptionnelle portant sur la dotation de 15 MMDH au Fonds Mohammed VI pour l’investissement, réalisée en 2020, les dépenses d’investissement enregistreront une progression de près de 10%. Comparativement aux prévisions de la loi de finances 2021, le taux de réalisation de ces dépenses s’est ainsi chiffré à 114,1%.

Par Safae Hadri
Le 26/01/2022 à 10h12