La tendance baissière des ventes de voitures neuves au Maroc, entamée depuis le deuxième semestre de 2021, se poursuit. Au cours du mois d’avril 2022, 12.513 véhicules neufs ont trouvé preneur sur le marché marocain, soit un recul de -15,4% par rapport au mois d’avril 2021, à en croire les chiffres dévoilés ce jeudi 5 mai 2022, par l'Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (AIVAM).
En cumul, depuis le début de l’année jusqu’au 30 avril 2022, ce sont 53.912 voitures neuves qui ont été écoulées au Maroc, ce qui représente une baisse de -8,5% en comparaison avec la même période de l’année dernière.
Dans le segment des véhicules particuliers (VP), qui représente plus de 90% des ventes, les immatriculations ont atteint 48.148 unités à l’issue des quatre premiers mois de l’année, en recul de 7,7% par rapport à la même période de l’année dernière.
Pour ce qui est du segment des véhicules utilitaires légers (VUL), les ventes totalisent 5.764 unités à fin avril 2022, soit une baisse de -14,87%.
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Selon les concessionnaires interrogés par Le360, ce recul des ventes est la conséquence de la pénurie de semi-conducteurs qui se poursuit. Cette pénurie, rappelons-le, née dans le sillage de la pandémie de Covid-19, touche depuis plusieurs mois l’ensemble des constructeurs automobiles au niveau mondial, obligeant plusieurs d’entre eux à réduire leur production.
Cette situation engendre au Maroc, et ailleurs, un problème de disponibilité des véhicules, en particulier dans le segment premium.
Et ce problème de stock pourrait perdurer plus longtemps que prévu. Alors que les concessionnaires s’attendaient à un retour à la normale en 2023, les difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs pourraient se prolonger jusqu’en 2024, comme l’a indiqué récemment le PDG d’Intel, le géant américain des puces.
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Outre la problématique des micro-processeurs, la conjoncture économique est également un facteur qui explique la morosité du marché des véhicules neufs au Maroc.
En effet, le contexte macroéconomique, caractérisé par l’épisode aiguë de sécheresse en début d’année ainsi que la flambée des prix de certains produits de base et son impact sur le pouvoir d’achat sont également des facteurs qui expliquent la baisse à deux chiffres des ventes de voitures neuves en avril.
«Les années de sécheresse et de mauvaise campagne agricole, on remarque habituellement une baisse des ventes, notamment dans le segment du VUL. Cela se confirme cette année», explique un concessionnaire, qui ne pense pas à un «redressement conséquent» des ventes lors des prochains mois.