Le secteur de l’artisanat marocain affiche une dynamique solide sur les sept premiers mois de 2025, avec une hausse globale des exportations de 14%. Si certains segments, comme les vêtements traditionnels, connaissent des performances record, d’autres produits et marchés subissent des reculs significatifs, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 18 août.
Selon le dernier Bulletin d’export de l’artisanat, publié par le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire/Observatoire de l’artisanat, les exportations marocaines ont atteint 737 millions de dirhams entre janvier et juillet 2025, contre 648 millions à la même période en 2024. Le seul mois de juillet a enregistré une croissance exceptionnelle de 34% par rapport à juillet 2024, témoignant de la vitalité persistante du secteur.
L’analyse par famille de produits révèle des disparités marquées. Les vêtements traditionnels sont les véritables stars de cette période, avec une augmentation spectaculaire de 141% de leurs exportations, atteignant plus de 133 millions de dirhams. Cette progression s’explique par un regain d’intérêt international pour la mode authentique et les produits culturels marocains, lit-on.
La poterie et les articles en pierre restent des piliers du secteur, générant environ 240 millions de dirhams, soit 33% des exportations totales, avec une croissance de 7%. Le tapis conserve sa place de deuxième produit exporté, représentant 18 % du chiffre d’affaires, partageant désormais la vedette avec les vêtements traditionnels. Les produits de vannerie et la catégorie «Divers» se positionnent en troisième rang, chacun représentant 8 % des exportations. D’autres segments connaissent également une progression notable : la dinanderie (+11,05%), les produits en bois (+7%) et la bijouterie (+57%).
«Certains produits connaissent, en revanche, des difficultés», relève L’Economiste. Les couvertures enregistrent la plus forte baisse (-25%), tandis que la vannerie et les articles chaussants reculent de 18%. La maroquinerie et le fer forgé ne sont pas épargnés, avec une diminution de 16% de leurs exportations.
Les marchés internationaux affichent des tendances contrastées. Les États-Unis restent le principal partenaire du Maroc, représentant 50% des exportations totales. Les ventes vers ce pays ont bondi de 32%, passant de 279 à 367 millions de dirhams, soutenues par l’accord de libre-échange qui renforce la compétitivité des produits marocains.
La Turquie se distingue comme la grande surprise de cette période, avec une croissance spectaculaire de 5236%, passant de 980.000 dirhams en 2024 à plus de 52 millions en 2025. Ce bond impressionnant, soit une multiplication par 53 des exportations, est directement lié au rééquilibrage de l’accord commercial avec le pays, faisant de la Turquie un marché émergent stratégique pour l’artisanat marocain.
En revanche, l’Europe connaît un ralentissement des ventes. Les exportations vers la France chutent de 26%, celles vers l’Allemagne de 23%, tandis que l’Espagne et le Royaume-Uni enregistrent des baisses plus modérées (-6% et -7%). Ces reculs pourraient refléter un contexte économique européen défavorable ou un changement dans les préférences des consommateurs.
Hors des principaux marchés traditionnels, l’artisanat marocain enregistre des performances contrastées. Les ventes vers la Hollande et les Émirats arabes unis progressent respectivement de 48% et 46%, et celles vers l’Arabie saoudite de 29%. À l’inverse, l’Australie voit ses importations reculer de 14%, tandis que le reste des pays affiche un recul global de 20%, soulignant la fragilité sur certains marchés secondaires.








