Pendant la pandémie de Covid-19, l’aviculture a perdu des plumes. Plus de deux ans après l’apparition du premier cas contaminé au virus, la filière avicole peine en effet à se redresser et à revenir à son niveau habituel. L’avènement de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, déclenchée en février dernier, n’a fait qu’aggraver une situation déjà fragile, rapporte La Vie Éco dans sa livraison hebdomadaire.
Cette situation s’explique d’abord par la forte baisse de la demande. Celle-ci a résulté des restrictions sanitaires, de la fermeture des frontières et de l’impact de la pandémie sur les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. A cela s’est ajouté le recul des prix de vente «à cause justement du manque de débouchés des quantités importantes produits», souligne La Vie Éco.
D’autres facteurs ont contribué à cette situation inédite. A leur tête, «le renchérissement des prix des aliments composés, les répercussions de la sécheresse, l’augmentation du coût du transport et la hausse du taux de change du dollar», ajoute La Vie Éco.
Selon les professionnels, les conséquences n’ont pas tardé à voir le jour. «Plusieurs aviculteurs ont en partie ou même définitivement cessé leurs activités avec des conséquences financières lourdes. Tous ces facteurs ont entraîné une perturbation des mécanismes de l’offre et de la demande sur le marché», regrette Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), dans les colonnes de l’hebdomadaire.
Paradoxalement, cette conjoncture défavorable n’a pas été accompagnée de soucis d’approvisionnement. «Le marché a toujours été ravitaillé en produits avicoles au détriment du revenu de l’éleveur», constate La Vie Éco. Et d’ajouter qu’une hausse des prix à la vente de la volaille a été enregistrée depuis août. Par exemple, les prix de vente de départ ferme, à Casablanca, ont enregistré en moyenne 17DH/kg, soit 5,1 dirhams de plus qu’en 2019.