La séance des questions orales de lundi a été animée et le choix du thème relatif au bilan des accords de libre-échange (ALE) fait par plusieurs groupes parlementaires n’était pas anodin, rapporte L’Economiste dans sa livraison du jour. On apprend que, dans un premier temps, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, a mis un accent particulier sur les ALE lourdement défavorables au Maroc, notamment celui signé avec la Turquie, où le déficit a atteint 18 milliards de dirhams. Le journal rappelle d’ailleurs que, dans le cadre des investissements extérieurs, ce pays représente moins de 1%, alors qu’il investit massivement dans d’autres pays tels que l’Algérie (5,4 milliards de dirhams).
L’Economiste précise que c’est le textile qui est très touché puisque les pertes d’emplois se chiffrent en dizaines de milliers. En 2017, ce sont ainsi 44.000 personnes qui se sont retrouvées au chômage, selon les statistiques officielles. Le phénomène a atteint une telle ampleur qu’il y a trois ans, le ministère était intervenu pour limiter les arrivées de marchandises en provenance de la Turquie, via des droits de douane.
Le quotidien rappelle qu’après moult réactions du Maroc, Ankara a finalement accepté de revoir son ALE avec le royaume afin de trouver une meilleure formule pour équilibrer la situation. «Nous devions le concrétiser vers la fin du mois de janvier, mais elle a demandé un délai pour le 6 février. Dans les prochains jours ou semaines, nous allons aboutir à des solutions», indique le ministère.
L’Economiste souligne que cette séance a aussi permis aux députés d’apprendre que le déficit avec l’UE avait atteint 75 milliards de dirhams par an. Soulignons que le second ALE important où le Maroc est déficitaire concerne celui avec les Etats-Unis (20 milliards de dirhams dont 15 milliards de dirhams d’hydrocarbures et 3,5 milliards de dirhams pour l’achat des avions Boeing). Rappelons que, contrairement à la Turquie, les USA représentent 6% au niveau des investissements étrangers.