Véritable fleuron de l’économie nationale, l’industrie aéronautique marocaine a fait de l’intégration locale un pilier de sa stratégie de développement. En misant sur la production locale de composants et l’émergence de soustraitants marocains, le secteur a atteint un taux d’intégration de 43%, un chiffre qui le place parmi les leaders mondiaux. C’est ce qu’indique le magazine Finances News Hebdo. Cette performance remarquable est le fruit d’une politique volontariste menée par les pouvoirs publics et les acteurs du secteur.
Le Plan d’accélération industrielle 2021-2025 fixe un objectif ambitieux: porter ce taux à 50% d’ici 2025. «Pour y parvenir, plusieurs initiatives ont été lancées, telles que la création de zones industrielles dédiées à l’aéronautique, la mise en place de programmes de formation et d’accompagnement pour les entreprises locales et le renforcement de la coopération avec les donneurs d’ordre internationaux», lit-on.
L’intégration locale ne se développe pas de manière uniforme au sein de l’industrie aéronautique marocaine. Certaines filières, comme le câblage électrique, la mécanique de précision et les matériaux composites affichent des taux d’intégration très élevés, grâce à l’expertise et au savoir-faire acquis par les entreprises marocaines.
D’autres segments, en revanche, comme l’électronique embarquée ou les moteurs d’avion, restent largement dépendants des importations. Le défi consiste donc à renforcer l’intégration dans ces domaines stratégiques, afin de réduire la vulnérabilité de la chaîne d’approvisionnement et de créer davantage de valeur ajoutée localement.
Les bénéfices de l’intégration locale sont multiples. «Elle permet de réduire les coûts de production, en limitant les frais de transport et de douane. Elle sécurise les approvisionnements, en évitant les ruptures de stock liées aux aléas du marché international. Elle crée des emplois qualifiés, en favorisant l’émergence de métiers à forte valeur ajoutée. Elle renforce la compétitivité du secteur, en améliorant la qualité et la réactivité des entreprises marocaines», lit-on encore. Enfin, elle contribue à développer un écosystème industriel dynamique, favorisant l’innovation, le transfert de technologie et la coopération entre les acteurs locaux et internationaux.
Malgré ces avancées significatives, l’intégration locale dans l’aéronautique marocaine doit encore surmonter certains obstacles. Le manque de compétences techniques dans certaines filières, le coût élevé de l’investissement et la complexité des normes internationales constituent autant de défis à relever.