Le Maroc est bien parti pour devenir une destination de choix pour les services de maintenance aéronautique en Afrique du Nord. C’est ce qu’a indiqué Daniel Danino, industriel et membre de Forbes Business Council, dans une note intitulée «Tirer parti de l’industrie aérospatiale émergente du Maroc», publiée le 17 mai sur le site de Forbes. Dans son analyse, il indique que le gouvernement a misé sur le développement d’infrastructures et des ressources nécessaires, comme le Technopark de Casablanca, Tanger Aerospace City et le Midparc Free Zone, pour attirer les entreprises de maintenance, de réparation et de révision (MRO). Des installations qui offrent «un environnement approprié aux opérateurs pour effectuer des services de maintenance».
L’expert souligne que le Maroc a aussi investi dans des centres de formation spécialisés. Il cite à cet égard le «Plan de formation Aéro-Industries» du Groupement marocain des industries aéronautiques et spatiales (GIMAS) lancé en 2014, qui propose des programmes de formation professionnelle spécialisés pour les techniciens et ingénieurs. «Certaines parmi les principales sociétés de MRO au Maroc ont établi des centres de formation pour améliorer les compétences de leur main-d’œuvre», renchérit M. Danino.
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Bien évidemment, ces importants efforts attirent les investisseurs nationaux et internationaux. L’auteur cite l’entreprise Aerotechnic basée à Agadir, qui fournit des services MRO pour les compagnies aériennes qui opèrent dans les courtes distances. On peut citer également la création, en septembre 2022, de la joint-venture Maintenance Aero Maroc (MAM), entre les entreprises belges Sabca et Sabena Aerospace, l’américain Lockheed Martin, et le Maroc. Un consortium qui prévoit de construire un centre de maintenance, de réparation, de révision et de mise à niveau (MRO&U) ultramoderne de 15 000 m² pour les avions et hélicoptères militaires à l’aéroport de Benslimane. Avec à la clé, la création de 300 emplois.
Outre le segment de la maintenance aéronautique, M. Daniel a longuement évoqué le développement de l’industrie aéronautique en général au Maroc, avec la présence de 140 entreprises. Rappelons que les exportations aéronautiques du Maroc ont augmenté de 53% en 2022, pour atteindre 16 milliards de dirhams, selon le Département américain. «Le Maroc est placé pour devenir un leader dans la fabrication, la maintenance et les opérations aérospatiales», dans une région qui connait une croissance rapide de l’industrie aéronautique en général», écrit-il.
D’après l’analyste, si le Maroc a pu asseoir un solide écosystème aéronautique, c’est aussi grâce aux nombreux atouts dont il dispose. D’abord, son emplacement stratégique entre l’Europe, l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient. Une position qui lui permet «de servir de plaque tournante pour diverses activités aériennes régionales et internationales».
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Ensuite, le pays dispose d’une main-d’œuvre qualifiée, formée dans des institutions spécialisées comme l’Institut marocain de l’aérospatiale (IMA). Enfin, le Royaume a su nouer des partenariats avec des géants mondiaux de l’aéronautiques comme Boeing, Airbus, Bombardier ou encore Safran qui disposent d’installations de fabrication dans le Royaume. «Ces partenariats ont non seulement contribué au transfert de technologie, mais je pense qu’ils ont également renforcé la compétitivité globale du secteur aérospatial marocain», souligne-t-il.
Pour lui, les investisseurs internationaux doivent saisir ces belles opportunités offertes par l’industrie aéronautique marocaine, afin de bénéficier d’un capital humain qualifié et d’infrastructures de pointe. Daniel leur suggère aussi de collaborer avec les partenaires locaux pour tirer parti de leur expertise, de leurs ressources, et de leurs réseaux. «Cette collaboration peut aider les entreprises étrangères à naviguer dans l’environnement commercial local, les règlementations et les nuances culturelles», indique-t-il.
L’industriel leur recommande aussi de développer une chaîne d’approvisionnement stable et compétitive, en collaboration avec les fournisseurs et les fabricants de la région, et d’investir dans la recherche et le développement (R&D) pour stimuler l’innovation et resté compétitif.