Un caftan Ntaâ de Fès usurpé dans un dossier algérien: le Maroc porte l’imposture devant l’Unesco

Photo du caftan figurant dans le dossier d'inscription au patrimoine immatériel de l'humanité de l'Unesco par l'Algérie.

Photo du caftan figurant dans le dossier d'inscription au patrimoine immatériel de l'humanité de l'Unesco par l'Algérie.

Par le biais du ministère de la Culture, le Maroc a officiellement dénoncé l’utilisation par le régime d’Alger d’une photo et de séquences vidéo d’un caftan purement marocain, le Ntaâ de Fès, dans un dossier algérien présenté devant l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Le Royaume appelle l’organisation onusienne au retrait simple de ces illustrations «ne correspondant absolument pas à l’élément introduit pour inscription» et à la vigilance contre pareilles tentatives d’usurpation, devenues récurrentes.

Le 20/05/2024 à 13h34

L’imposture voulant faire passer un pur produit du patrimoine ancestral marocain pour un élément culturel algérien était cette fois trop flagrante. Et l’acte est très grave. D’où la montée au créneau du Royaume, via le ministère de la Culture, pour alerter sur une véritable tentative d’usurpation, en l’occurrence d’une variante noble du caftan marocain. Il s’agit de l’exploitation par le régime d’Alger d’une photo et de séquences vidéo relatives au caftan Ntaâ de Fès, présentées comme un élément d’un dossier algérien d’inscription de certains costumes auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

Si le dossier algérien porte sur le «Costume féminin de cérémonies dans le Grand Est de l’Algérie: savoirs et savoir-faire associés à la confection et à la parure de la gandoura et de la melehfa», proposé pour inscription au titre du cycle 2024, laisse supposer qu’il s’agit d’habits de la région orientale de l’Algérie, un intrus dans cette présentation témoigne d’une tentative d’appropriation d’un patrimoine par ce pays qui doit son nom à un général français en 1839, et qui n’existe en tant qu’État que depuis 1962. L’intrus en question est un caftan marocain.

L’imposture, cousue de fil blanc, ne pouvait rester sans réponse. Dans une lettre adressée à Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, le ministre marocain de la Culture Mohammed Mehdi Bensaid interpelle quant à la gravité de cette tentative d’appropriation culturelle et appelle à une réaction de la part de l’organisation onusienne.

«Le Royaume du Maroc voudrait attirer l’attention de l’Unesco et de ses États membres, notamment ceux faisant partie du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, ainsi que du Secrétariat de la Convention de 2003 et de son organe d’évaluation, sur certaines manœuvres d’appropriation semant la confusion quant à l’authenticité et l’origine de certains biens du Patrimoine culturel immatériel marocain», écrit d’emblée le ministre.

Mohammed Mehdi Bensaid cite précisément l’inclusion de l’image et de séquences vidéo du caftan Ntaâ marocain dans le dossier algérien. L’usurpation est d’autant plus condamnable qu’elle tend à instrumentaliser la convention précitée et à décrédibiliser une organisation aussi essentielle et aussi prestigieuse que l’Unesco.

Par conséquent, le Maroc demande le retrait pur et simple de ces illustrations prêtant volontairement à confusion. Ceci, «au regard de l’histoire et des multiples réclamations insistantes, mais légitimes de l’opinion publique marocaine, dont celles des communautés marocaines dépositaires d’un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération dans les différents corps de métier liés au Caftan; incarnant par excellence les valeurs de paix et de tolérance de l’identité marocaine», lit-on dans cette lettre.

Le département de tutelle ne manque pas de relever l’incohérence flagrante constatée dans le dossier algérien. Ce dernier se réfère à des habits supposément algériens comme la gandoura et la melehfa, mais se permet d’exploiter, toute honte bue, un style de caftan constitutif de l’identité marocaine. «Toute fille marocaine rêve d’avoir un Ntaâ dans sa garde-robe pour les très grandes occasions. C’est un véritable trésor qui non seulement ne se démode pas, mais prend de la valeur avec le temps. Les femmes se le transmettent de mère en fille sur plusieurs générations et c’est un honneur que de le porter», nous explique cette styliste passée maîtresse dans l’art du caftan.

Comme tout connaisseur de traditions vestimentaires le sait, une melehfa ou une gandoura ne saurait en aucun cas refléter l’histoire et la quintessence de la variante la plus noble du caftan marocain. «Au regard de la sensibilité suscitée par cette question, le Royaume du Maroc appelle à la préservation de l’esprit et de la neutralité de notre Convention qui ne devrait pas faire l’objet d’instrumentalisation à des fins politiques, tel que le reflète la volonté manifeste de la part de la partie algérienne de maintenir une photo ne correspondant absolument pas à l’élément introduit pour inscription», précise le ministère.

Le Maroc alerte par la même occasion sur les dangers liés aux tentatives d’appropriation, devenues récurrentes, des éléments du patrimoine culturel immatériel marocain. Et d’appeler à la vigilance nécessaire dans le traitement des candidatures d’inscription de manière à ce qu’elles reflètent fidèlement et respectueusement l’histoire, les spécificités et la richesse du patrimoine culturel de chaque pays.

Par Tarik Qattab
Le 20/05/2024 à 13h34

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message à tout les artisans marocains: SVP éviter d'aller travailler en algérie c'est du KHYANA WATANYA vous allez chez eux vous construisez leur palais Andalous à la marocaine et lendemain ils disent que ZELIJ est algerien

le problème c'est qu'il n'existe aucun artisan en Algérie pour confectionner le CAFTAN c'est importé du MAGHREB

Jadis, le voleur était au singulier et se dissimulait pour voler, pardon "dérober", de nos jours le régime du pays voisin vous vole au pluriel au su et vu de son peuple et cela sans scrupules ni gêne, alors, en algérie on vole au pluriel. Faut les comprendre, quelle civilisation pourraient-il posséder sinon une pseudo révolution habillée de tenues héritées des Turcs et qu'ils font la leur.

Il fallait agir bien avant, pour baliser et mettre en valeur le patrimoine et ressources historique. En les portant culturellement à la connaissance du monde, par une démonstration grandeur nature fixe et ambulante dans aux sièges les différentes unîtes et musées internationaux. Réaction tardive (crédulité) comme si on attend que l’information et la piqure de rappel arrive d’en haut !!! On ne valorise pas et on ne vulgarise pas la richesse du pays dont l’histoire est millénaire. La meilleur des façons est de diriger des statues dédiées à chaque chose explorateur ou dynastie ou guerrier ou .. (l'important est de contextualiser et de créer des monuments,) Y’a rien à partager avec l’Est-Sud ! Un jour, Ibn Battouta deviendrait algérien par la force des effets tectoniques Prévoir en action

Lakrarlya pays d ali baba et les 40 millions de voleurs hhhhhh

Il faut frapper fort, trop c'est trop, ça devient une organisation bien rodé pour effacer notre patrimoine, nous sommes prêts à en découdre une fois pour toute avec ces malfrats voyous que la géographie, la nature et surtout la France et nous ont imposé.

Le but de ces faussaires, menteurs et tricheurs est connu de tous, ils cherchent tout simplement à créer la polémique en premier temps, pour ensuite demander un partage ou rendre notre patrimoine marocain depuis des siècles comme étant, au pire, Maghrébin, ça a bien marché avec le couscous historiquement marocain, non ? alors pourquoi ne pas récidiver encore et encore. par cette méthode, les Ânegeriens le reproduire pour tous le reste du patrimoine marocain, c'est une tactique bien réfléchie et calculer par ces voleurs usurpateurs sans identité, ni culture propre, encore moins d'histoire, il faut être très vigilant avec ces Bernard l'Hermite.

Très bien ! il faut le faire pour le zellige et pour le reste .Le Maroc est un état de 13 siècles et on ne va pas se laisser voler notre patrimoine ou notre histoire par le premier venu qui ne sait même pas comment notre bien se fabrique !!

Mme Azoulay n’est pas dupe et n’est pas sans connaître le patrimoine ancestral du Maroc dans la mesure où, son père est marocain et le clame à toutes les occasions. Ces voisins de l’est continuent sans relâche à vouloir usurper un grand nombre d’éléments de notre patrimoine millénaire, même s’ils savent pertinemment que son origine est marocaine. C’est une stratégie de longue haleine qui vise à faire croire à ceux qui les suivent que ce patrimoine leur appartient et en plus, ils veulent créer des polémiques avec les marocains en débitant des fausses vérités sur notre pays. Ayant été longtemps colonisés. ils n’ont aucune véritable identité basée sur la continuité temporelle comme le Maroc qui a su préserver son histoire et ses coutumes hérité depuis plusieurs siècles.

C’est aux services du ministère de: l’artisanat, la culture, l’éducation nationale , la recherche et des affaires étrangères et des ambassades du Royaume de vieller à promouvoir le patrimoine culturelle , culinaire , …. et historique du pays La directrice générale de l’UNISCO a certes des origines marocaines mais elle est dans le respect des codes de la séparation des pouvoirs qui caractérise tout PDG ou Manager ou Politicien. Le principe est de limiter l’arbitraire et d’empêcher les abus liés à l’exercice de missions souveraines. Et c’est sur ce fil que doivent fonctionner les pilotes en charge des différents ministères du Maroc. Malheureusement, ce manque de vison d’intérêt général est strident voire compromettant. ils sont dans l’attente de la réaction de GODOT ! À quand le réveil!

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