Le360 a effectué une visite à l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP), à Rabat, afin de découvrir de près les équipements de pointe dont dispose cette institution de référence.
À cette occasion, son directeur, Abdeljalil Bouzouggar, a présenté les principaux atouts scientifiques et technologiques qui placent l’INSAP au cœur de la recherche archéologique sur le continent.
Selon lui, l’institut joue un rôle stratégique dans la production et l’analyse des données archéologiques, en s’appuyant sur des laboratoires et des technologies parmi les plus avancés d’Afrique.
Des laboratoires permanents de haute technologie
L’INSAP s’appuie d’abord sur une première catégorie de laboratoires dits «permanents», installés au sein même de l’institut. Parmi eux figure un laboratoire d’ADN fossile, équipement d’exception présenté comme le seul de ce type en Afrique.
L’établissement abrite également un laboratoire dédié aux techniques de datation par luminescence stimulée optiquement (OSL), lui aussi unique sur le continent. Cette méthode permet d’estimer l’âge de sédiments ou d’artefacts en mesurant la trace laissée par leur exposition passée à la lumière.
Un autre laboratoire est consacré aux analyses microscopiques avancées. Il s’appuie notamment sur l’usage du microscope électronique, un équipement de très haute technologie que l’institut s’apprête à acquérir afin de renforcer davantage ses capacités d’investigation.
Des technologies de terrain pour explorer l’invisible
En plus de ses laboratoires fixes, l’INSAP dispose d’un ensemble d’outils mobiles permettant d’effectuer des recherches directement sur le terrain. Parmi ces équipements, figure le sonar marin, utilisé pour l’exploration du patrimoine culturel immergé. Grâce à cette technologie, les chercheurs peuvent localiser et analyser des vestiges sous-marins, une compétence rare en Afrique.
L’institut utilise également la technologie Lidar, notamment à travers des drones équipés de ce système. Le Lidar permet de cartographier des paysages enfouis et de détecter des traces de villes anciennes ou de structures archéologiques invisibles à l’œil nu.
Ces outils mobiles, tout comme les laboratoires permanents, sont mis à la disposition des chercheurs de l’INSAP ainsi que des universitaires marocains, renforçant l’écosystème national de la recherche archéologique.
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«Toutes ces infrastructures ont pu voir le jour grâce au financement du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication», souligne Abdeljalil Bouzouggar. Le ministère, explique-t-il, investit non seulement dans l’acquisition d’équipements scientifiques de haut niveau, mais aussi dans le recrutement de compétences capables de les mettre pleinement à profit.
Il contribue ainsi directement à la montée en puissance de l’INSAP, appelé à s’imposer progressivement comme un pôle de référence en archéologie à l’échelle africaine.
Porté par ces efforts conjoints, l’institut s’affirme aujourd’hui comme un acteur majeur de l’étude, de la préservation et de la valorisation du patrimoine culturel marocain, au plan national comme international.







