Monuments et patrimoine culturel: Aboulkacem Chebri et l’ICOMOS-Maroc mis à l’honneur

L'archéologue marocain Aboulkacem Chebri.

Archéologue et spécialiste de la restauration du patrimoine maroco-portugais, Aboulkacem Chebri a été élu vice-président de l’Assemblée générale annuelle du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), un organe consultatif auprès de l’UNESCO dont il est directeur du bureau Maroc. Cette reconnaissance met en valeur tant le talent que l’érudition d’un passionné du patrimoine qui fait honneur à son pays. Fin connaisseur du sujet, l’écrivain Fouad Laroui témoigne.

Le 28/11/2024 à 09h02

Aboulkacem Chebri, c’est le genre d’homme qu’on reconnaît sans forcément le connaître, qu’on fixe du regard dans les restaurants ou dans les trains, de loin, en se disant «je l’ai déjà vu, mais où?». C’est qu’il intervient parfois dans des émissions de télévision en sa qualité d’archéologue, surtout quand il s’agit d’El Jadida ou, plus généralement des Doukkala. Il le fait avec talent et érudition, dans une langue précise et riche. On se souvient donc du bonhomme, pas toujours de son nom.

Eh bien, c’est l’occasion de le mettre en valeur. Aboulkacem Chebri, représentant le Maroc, a été élu la semaine dernière à l’unanimité au poste de vice-président de l’Assemblée générale annuelle du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) pour 2024. Fondé en 1965 à Paris, l’ICOMOS compte aujourd’hui 113 comités nationaux et 31 comités scientifiques spécialisés.

Le bureau de l’ICOMOS-Maroc est dirigé par Chebri, qui est un spécialiste de la restauration du patrimoine maroco-portugais et des monuments historiques, et directeur du Centre d’études et de recherches sur le patrimoine maroco-lusitanien (Ministère de la Culture). Il est connu et reconnu pour ses nombreuses publications et son dévouement auprès de diverses associations de préservation du patrimoine.

C’est la première fois qu’un pays de la région arabe est élu à ce poste. Les choses bougent. Cette reconnaissance met en valeur l’influence croissante de l’ICOMOS-Maroc au sein de cette organisation qui fait office d’organe consultatif auprès de l’UNESCO sur les questions de patrimoine mondial. C’est dire son importance. D’autant plus que les monuments et les sites sont en danger permanent. L’unité de surveillance des crises et des conflits de l’ICOMOS suit diverses situations préoccupantes dans le monde, notamment celles au Soudan, en Ukraine, à Gaza, en Turquie et en Syrie cette année.

Le Groupe arabe a préparé un rapport détaillé sur l’état du patrimoine au Moyen-Orient, avec la participation active du Maroc. L’ICOMOS va d’ailleurs lancer son nouveau plan scientifique triennal intitulé ‘Le patrimoine résilient aux catastrophes et aux conflits’. C’est dire la pertinence et l’importance de cette organisation dont Chebri va co-présider l’Assemblée générale.

On ne peut que lui souhaiter plein succès dans cette tâche qui fait honneur à son pays.

Par Fouad Laroui
Le 28/11/2024 à 09h02